La rivière, la rivière.

Voilà que cette dernière était bien moins haute que d'ordinaire. Casaan ne l'avait jamais vu, cette fameuse rivière, elle n'y avait jamais foutu les pattes, sur ses rives boueuses. Elle était trop jeune, encore et si son entraînement ne devait plus tarder, sa mère avait eut la présence d'esprit de lui interdire la sortie de la Caserne. Après tout, on ne sait jamais ce qu'il pouvait arriver à un lionceau.

Casaan entendait parler de la guerre depuis sa naissance, mais elle ne l'avait jamais sentit aussi proche. L'odeur du sang était comme omniprésente dans le camp en dépit de l'absence de blessure. Du moins, aucune qui ne soit acquise autrement qu'à l'entraînement trop dur des Cidankas.
La petite lionne éprouvait un drôle de sentiment à l'approche de l'affrontement. Comme un sorte de mélange de crainte et d'excitation. Et puis, tout lui semblait flou. Elle avait peur pour sa mère et sa tante, mais elle savait qui s'il elles venaient à mourir, ce serait en héro, pas comme son traître de père.

Assise au rebord d'un promontoire, la petite lionne observait non seulement les nuages parsemant le ciel d'un bleu sur-naturel, mais surtout la forêt en contrebat. Elle tâchait d'imaginer les khombas, leurs faces de noble bleues. Elle enroula la queue autours de ses cuisses. Ces dernières avaient prit des rondeurs quasi invisibles, à l'image de tout son corps. La lionne ne remarquait pas les changement qui s’opéraient en son for.