Comme promis, le trio s'était réuni au petit matin du lendemain de l'arrivée des Msafara en Pays de Nchi. Ils n'avaient pas de temps à perdre et, alors que les flemmards du clan se reposaient encore, ils étaient tous les trois frais et dispos pour partir en quête d'une source pure. Il fallait dire que l'urgence les tenaillait: ils pensaient tous que trouver une nouvelle eau était vital, et ils ne pensaient pas remettre une tâche aussi importante à plus tard.

Après concertation, ils avaient décidé de se diriger vers la forêt. Personnellement, Thulrur n'espérait pas y trouver de grand étang ou de joli lac - un simple ruisseau lui suffisait amplement! Il n'avait vraiment pas confiance dans l'eau stagnante de la mare; en fait, il n'avait confiance en aucune eau stagnante. Les ancêtres du clan Zigil l'avaient toujours dit : l'eau qui courait se débarrassait de ses maladies ! L'eau qui dormait, elle, était la plus dangereuse. Et Thulrur était bien trop fidèle à son véritable clan pour oublier les conseils de ses aînés.

Ienzo, Jiwa et lui marchaient donc côte à côte -comme de réels camarades, sans l'un pour dépasser l'autre, sans prétendu chef pour les guider; oui, être loin de Mu'Awiya faisait le plus grand bien à notre guerrier!- dans la vaste plaine vide qui précédait la forêt. Elle semblait si calme, si silencieuse, comme dénuée de toute vie... On n'entendait même pas un criquet chanter! C'en était presque macabre; heureusement, Thulrur ne remarquait même pas ce détail. Ses chères Montagnes rocheuses n'abritaient pas beaucoup plus de vie, après tout.
- Pff... soupira-t-il. J'aurais espéré trouver un filet d'eau ici, dans la plaine. Mais je suppose qu'il n'y en aura pas. Les collines qui se dessinaient au-delà de la forêt l'attiraient, mais il n'aimait franchement pas l'idée de devoir traverser l'étendue d'arbres. Mais au moins la brume le réconfortait-elle un peu.

À la même allure que ses compagnons, Ienzo faisait ses premiers pas dans cette plaine qui lui paraissait autant, si ce n'était plus, sinistre que celle où le clan s'était installé. Non pas à cause de la brume, qu'il appréciait grandement pour le voile d'humidité qu'elle déposait à la surface de son poil, ainsi que pour la barrière qu'elle faisait au soleil, lui permettant de marcher sans raser les herbes de son menton, mais à cause de la sensation de vide qu'elle lui donnait. Pas de grandes oreilles, pas même de rampants. Le silence lui paraissait aussi frappant que celui autour du point d'eau, mais il avait gardé ses inquiétudes pour lui. Au moins, jusqu'ici.
Mh. Partageant la déception de Thulrur, il avait tourné une oreille dans la direction de celui-ci, sans quitter l'horizon du regard. Si les grandes oreilles n'ont pas choisi cette plaine, ni la forêt, c'est qu'il doit y avoir quelque chose qui cloche. S'il était déjà naturel que les explorateurs doivent faire preuve de prudence, désormais, il devenait impératif qu'ils se fassent discret aux yeux du caverneux, dont le pas commençait à s'alléger au fur et à mesure qu'ils se rapprochaient de la frontière des bois. Son repas - bien que maigre, de la veille lui permit de mettre plus d'efforts dans sa marche, habituellement mécanique.

Que faisons-nous, une fois à la forêt ? Marcherons-nous en ligne droite pour éviter de nous perdre ? Il semblait facile de perdre le sens de l'orientation parmi les géants feuillus, aux yeux d'Ienzo. Presque autant que dans les tunnels inondés de son enfance.

Thulrur n'était pas forcément d'accord avec Ienzo -si l'argument n'était pas bête, notre montagneux refusait de se laisser aller aussi vite au pessimisme- : peut-être y avait-il également des lièvres dans la forêt ! Et peut-être que cette colonie-ci était en guerre avec celle des plaines, ce qui expliquait pourquoi elles étaient si éloignées ! Ça lui paraissait très plausible; après tout, si les clans de lions aimaient bien se faire la guerre (comme c'était le cas dans son pays natal), pourquoi serait-ce différent pour les clans de proies ? Herbivore ne voulait pas dire pacifiste...

Rassuré par ses théories farfelues, Thulrur ne ressentit même pas le besoin de marcher en ligne droite comme l'avait suggéré son confrère. Il ne lui semblait pas que la forêt soit dense au point de les obliger à se suivre à la queue-leu-leu (du moins, pas à la lisière où ils étaient encore, car ils n'avaient pas eu le temps de s'y enfoncer plus que ça) - en fait, il préférait carrément continuer à marcher côté à côte pour faire bloc en cas d'imprévu.

Mais dans tous les cas, ils n'eurent ni le temps d'en discuter, ni le temps de mettre quoi que ce soit en place ! La forêt les avait pris de court; vivante, elle gronda sous la forme d'un vrombissement de feuillage. Du moins, c'est la première chose qui vint dans l'esprit de Thulrur. Il sentit ses poils se hérisser sous le coup de la surprise et, tout comme Jiwa, se prépara à un éventuel danger en se plaçant en biais d'Ienzo, avec la lionne derrière eux, dans une espèce de formation triangle qui avait déjà fait ses preuves.

Mais... rien ne sortit des buissons pour leur sauter dessus. Thulrur commença à détendre ses muscles prêts au combat, toujours alerte. Le "chemin vrombissant" avait l'air de s'éloigner, lui et toutes les odeurs qu'il avait apportées - des odeurs que Thulrur ne reconnaissait absolument pas. Il était déjà en train de confirmer sa théorie sur les lièvres de la forêt -certes, des gros lièvres, pour faire bouger les buissons comme ça- quand un murmure en provenance de Jiwa vint chatouiller ses oreilles.

- De quoi ? Pas qu'il ne l'ait pas entendue ou pas comprise; mais l'argile, il ne connaissait pas vraiment. Pourtant, il savait que si la Tombe avait parlé, ça voulait dire que c'était extrêmement important - et, connaissant ses origines, il crut qu'elle avait senti un marécage. Et qu'elle lui donnait juste un nom bizarre - sûrement une histoire de coutume locale ! Les marais, ce n'était pas très ragoûtant, mais après tout... c'était de l'eau, non ? Ce n'était peut-être pas pire que la mare bouseuse du Repos !

- Tu veux qu'on aille voir ? proposa-t-il, toujours très à l'écoute des besoins et envies de ses compagnons d'aventure. D'instinct, il ne se tourna non pas vers la direction que l'odeur inconnue avait prise, mais dans l'autre sens - de là où elle venait. Si l'animal qui était passé dans les buissons portait l'odeur que Jiwa avait trouvée assez intéressante pour le dire à haute voix, c'était qu'il en venait. Était-il passé par des marais avant de filer devant les trois félins ?

Les échanges furent écourtés, le grondement de la forêt brisant le silence si brusquement qu'Ienzo en laissa pendre l'une de ses antérieures dans le vide, suivant la danse des buissons de son regard. Une odeur familière, quoique différente, effleura son museau et réveilla quelques souvenirs, puis quelques soupçons, faisant davantage dresser ses oreilles et tendre son cou vers la frénésie des feuillages. Mais rien d'autre que le silicate mouillé, faisant hérisser son poil à ras dans un frisson d'anticipation.
Comme Jiwa et Thulrur, il s'était reculé d'un pas, gardant l'angle mort de ses camarades, cette fois, les quatre pattes bien ancrées au sol. Et comme si leur unité avait été suffisante pour dissuader l'entité de la forêt de s'avancer plus, celle-ci s'était précipité à rejoindre le coeur des arbres, après une courte pause qui avait tendu les muscles du caverneux. Mais, contrairement à ceux du montagnard, ils continuèrent à se gonfler dans un rush d'adrénaline quand il entendit des murmures dans son dos, sa tête faisant volte face pour se rendre compte... qu'il ne s'agissait là que de la voix de la marécageuse, mentionnant l'odeur que lui-même avait reconnue.

Mh. Après un instant de gêne qui déforma ses babines dans un mince sourire, il répondit d'un hochement affirmatif de tête, glissant un regard à Thulrur à qui le mot argile ne semblait rien dire. Ça aurait été le cas d'Ienzo également, s'il n'avait pas rapidement compris qu'il devait s'agir du nom que le clan de Jiwa lui avait donné, à cette terre spéciale.

À la question du mâle, il tourna la tête vers la lionne. Elle est mouillée, nous pourrions peut-être retrouver des traces. Au moins, quelque chose qui indiquerait la nature de leur comité d'accueil... Toutefois, il ajouta d'une voix plus basse, les sourcils vaguement froncés. À votre avis, c'est fait exprès ? Que ça se soit recouvert d'argile. Peut-être qu'il était trop prudent, qu'il se faisait des idées, mais il n'y avait que peu de vent dans les cavernes inondées, quelques brises à peine - aussi, les méthodes de camouflage à base de terre n'étaient pas inconnues du lion.

Et si c'était le cas... Il craignait que continuer leurs recherches pourrait les mener droit dans une embuscade. D'où l'importance de voir les empreintes, si par chance, il y en avait.

Jiwa était retournée à son silence; Ienzo, lui, évoquait d'éventuelles traces. Ah, ce n'était pas bête, ça ! Thulrur n'y avait même pas pensé - normal, me direz-vous, quand on ignore ce qu'est de l'argile... Mais si ça faisait des traces, alors c'était parfait ! Il n'y avait pas meilleur indice !
Il s'approchait déjà des buissons quand Ienzo reprit la parole. Comment ça, c'est fait exprès ? Et pourquoi ça le serait ? Ayant bien trop de lacunes sur la matière en question, Thulrur ne suivait pas du tout le raisonnement de son allié. Il fit donc un nouveau pas vers les fourrés, moins prudent que son acolyte caverneux.

Les buissons ne tremblaient plus comme avant, mais des grondements sourds semblaient en émaner... Ça, associé à l'odeur inconnue de l'argile et celle, beaucoup plus familière, qui lui rappelait vaguement une charogne - était-ce un animal blessé ? Incertain, Thulrur s'avança encore, se plaçant ainsi en première ligne dans l'éventualité d'un danger.
- Y'a quelqu'un ? tenta-t-il en direction du buisson. Il ne s'attendait pas à une réponse de la part d'une proie - mais s'il s'agissait d'un animal sentient ? D'un autre félin, peut-être assez petit pour se dissimuler derrière un arbuste ? Tout va bien ?

C'était son dernier essai; après ça, il n'aurait plus de patience !

Les yeux d'Ienzo s'arrondirent de peur quand l'imprudence - ou la malheureuse ignorance de Thulrur le poussa à prendre les devants, s'avançant vers les feuilles grondantes, bien trop près à son goût. Glissant rapidement un coup d'oeil à Jiwa, il n'hésita pas à s'avancer à son tour, la tête au niveau des épaules et les oreilles allongées sur la nuque, car s'il se méfiait de l'entité derrière les buissons, il craignait autant, si ce n'était plus, de laisser le montagnard devenir un sacrifice.

Thulrur... Dans un murmure, il essaya de capturer son attention et lui faire signe de reculer d'un léger mouvement de tête, au moins d'un pas, avant de reporter son attention sur la possible source de cette affreuse odeur, celle de la mort, flottant autour d'eux comme un sombre présage. Une pointe de curiosité le poussa lui-même à tendre le museau vers le sommet des broussailles, essayant d'apercevoir à travers le feuillage, une quelconque forme. Obtiendraient-ils des réponses ? Mais il demeurait tendu comme un ressort, prêt à bondir pour se mettre en sécurité, quitte à grimper un arbre - ça ne devait pas être plus difficile que la roche mouillée, n'est-ce pas ?

Et peut-être, dans le fond, était-il tout aussi préparé à délaisser son instinct de préservation et entraîner Thulrur dans sa fuite, si Mère Nature lui en donnait la force. Car, telle une montagne, il lui semblait impossible de le déloger d'une quelconque trajectoire, qu'importe la dose d'adrénaline qui lui traverserait les veines. Mais il essayerait, coûte que coûte.

Ienzo l'avait rejoint dans un élan de courage, mais le pauvre ne faisait pas le fier. Thulrur aurait presque juré qu'il tremblait; alors, bienveillant, notre gaillard l'affubla d'un sourire chaleureux. Comme si tout allait bien dans le meilleur des mondes - ou que, si Ienzo ne se sentait pas d'attaque, il pouvait gérer ça tout seul.
- T'en fais pas, Ienzo ! J'vais voir ce que c'est ! Il donna un petit coup d'épaule à son acolyte, comme pour l'enjoindre de reculer et, avant de pouvoir changer d'avis, Thulrur fonça droit sur le buisson suspect. Était-ce le brouillard qui lui donnait ainsi confiance ? Il connaissait pourtant très peu la végétation; mais la brume l'apaisait, le faisait se sentir chez lui...

Mais était-ce une bonne ou une mauvaise chose ? Trop tard pour se poser la question, Thulrur avait déjà foutu la tête dans le buisson.

& curiosity killed the cat.

Le sourire de Thulrur aurait été rassurant dans un autre temps, mais il avait presque l'allure d'une excuse pour une tragédie imminente à cet instant là, pour Ienzo qui n'avait rien perdu de son courage puisqu'il réduit aussitôt l'écart qu'avait creusé le coup d'épaule du montagnard, laisser ce dernier affronter le danger seul demeurant impensable pour lui, mais il avait gagné en tension, une ligne de poils s'étant dressé sur le chemin de sa colonne vertébrale au moment où le visage de son acolyte s'enfonça dans le buisson.

Rien.
Le caverneux referma ses mâchoires entrouvertes, la surprise mélangée à un soupçon de soulagement modelant les traits de son visage pour former une expression plus détendue, malgré l'incroyable envie qu'il avait de mettre sa patte dans le nez du grand mâle.

Tu veux te faire crever les yeux, ma parole ! Ronchonnant un semblant de reproches à voix basse pour la peur qu'il venait d'avoir, Ienzo fronça les sourcils en levant les yeux vers Thulrur avant de soupirer en silence, ajoutant d'une voix plus douce. Fais plus attention... Tu as des échardes partout. Était-ce vraiment les échardes qui l'avait angoissé ? Absolument pas, mais il n'avait pas trouver meilleur moyen pour dire à son camarade d'être plus prudent à l'avenir sans paraître ordonner.

C'est... Une fleur ? Avec une pareille odeur ? Un sourcil haussé et le nez froissé dans une expression vaguement dégoûtée, il s'était penché vers la découverte du montagneux, inspectant la plante inconnue de plus près. Leur avancée prenait une tournure de plus en plus étrange, mais au moins, pas des plus dramatiques. Alors, pourquoi avoir cueilli une plante pareille ? Servait-elle à quelque chose ? Perplexe, il glissa un regard vers Jiwa et Thulrur, se demandant s'ils avaient déjà vu ce spécimen.

- Bweh. L'odeur de charogne ne puait véritablement que pour ceux qui y voyaient le signe d'une mort imminente - mais pour qui y voyait promesse de nourriture, l'odeur se révélait aussi douce qu'un délicat parfum. Mais à la déception de voir qu'il ne s'agissait que d'une espèce de fleur, Thulrur se sentit trahi. Il ne savait pas que des plantes pouvaient sentir l'animal et, circonspect, il se recula sous les remontrances d'Ienzo. Des échardes ? Était-ce si inhabituel, pour un aventurier ? Il ébroua sa crinière, sans doute couverte d'épines, bien qu'il ne les sentit pas.

- C'est ça, votre argile ? maugréa-t-il en direction de Jiwa - parce qu'Ienzo avait l'air aussi perdu que lui, finalement. Il ne voyait vraiment pas à quoi ça servait - à moins que, comme il l'avait soupçonné, l'argile soit la preuve d'un marécage proche ? Est-ce que ces fleurs poussaient autour des marais ? Mais alors, pourquoi Jiwa n'avait pas tout de suite compris qu'il s'agissait d'un tel spécimen et nullement d'un danger ?

Thulrur tourna son regard vers les autres buissons, ceux qui avaient participé au chemin vrombissant. Devaient-ils les inspecter aussi, pour voir s'ils cachaient autre précieux indice ?
Et pourquoi faire, d'ailleurs ? Ils étaient là pour trouver de l'eau, après tout, pas pour courir après des chimères et des fleurs à mouches !

- Bon, coupa-t-il court aux interrogations de ses camarades. Trop terre-à-terre pour s'arrêter sur des tergiversations botaniques, il était de nouveau prêt à passer à l'action. Ça aide, pour l'eau ? Ou on continue à avancer ? Parce qu'avancer au pif dans la forêt, ça ne lui paraissait pas plus con que suivre un chemin de feuillages.

Non. Répondit-il à Thulrur. C'est ça. Du bout de sa patte, il montra les traces effacées par les piétinements du montagnard, encrées dans la terre mouillée ressemblant à une étrange boue. Mais ça n'était qu'un détail, la créature n'étant que le cadet de leur souci, ils devaient se concentrer sur la recherche d'une source d'eau potable.

Suite à la question de son camarade, il tourna la tête vers la marécageuse et remarqua son regard, fixé vers le coeur de la forêt. D'un hochement de tête, Ienzo lui indiqua qu'il était du même avis, puis tourna son attention envers le grand mâle. Je crois que nous avons une vraie chance de trouver une source si nous arrivons à remonter ces traces. La forte odeur de la fleur allait peut-être devenir utile, avec un peu de chance, elle avait laissé une piste derrière elle.

Poursuivre son cueilleur lui semblant être une mauvaise idée, après tout, qui sait où il pourrait les guider ? Ienzo ne voulait pas risquer une embuscade, mais encore fallait-il qu'on leur donne le choix... Pour le savoir, il approcha son museau de la fleur et inspira ses effluves pour en marquer son esprit, avant de se tourner vers les buissons alentour, particulièrement ceux où l'entité avait commencé à se faire entendre.

S'il était habitué aux difficultés que l'humidité donnait à la traque, le caverneux espérait ne pas se retrouver perdu dans toutes les différentes - et nouvelles odeurs que lui réservait la forêt.

Thulrur et Ienzo avaient eu la même pensée : le mieux à faire, c'était de remonter la piste. L'odeur putride de la fleur était forte; peut-être pourraient-ils se fier à leur flair et remonter sa trace jusqu'à l'origine de sa cueillette ? Thulrur laissa à son compère le soin de s'imprégner de l'odeur végétale - lui, il n'était pas prêt de l'oublier, vu qu'il avait pratiquement déjà foutu le nez dedans !

Il suivit le caverneux en direction des premiers buissons qui avaient bougé, prêt à voir s'ils étaient capables de trouver la source argileuse, tout en restant attentif aux sons forestiers qui les entouraient. Ce n'était pas le moment de se faire prendre par surprise par d'autres arbustes vrombissants !