Chacun sa place

Inyanga
se déroule juste avant "Le coupable idéal"

Une journée de plus à ajouter dans la liste de celles qui n'auront été qu'un enchainement de déception et de frustration. Sipho avait passé presque tout l'après midi à attendre que Jacayl ne se montre mais face à lui, sur l'autre rive il n'y avait rien eu que le vide. Le mâle nourrissait en lui une colère grandissante soutenue par une grande frustration, mais contre qui? Il était incapable de savoir si c'était contre sa bien aimée ou bien contre le Destin qui avait - peut-être - été forcé...

À force d'avoir fait les cent pas pendant des heures durant le Prince sentait déjà les courbatures lui monter du bout des pattes jusqu'à la colonne. Heureusement l'herbe fraiche des griffes soulageait son périple jusqu'au promontoire. Là où il trouverait sa mère, laquelle -il l'était convaincu- avait quelque chose à voir avec ses journées infructueuses.
Avant cela, toutefois, il avait besoin de respirer un grand coup, de prendre un vrai bol d'air et disons le, de se changer les esprits. Tout ça semblait bien parti: Les Griffes étaient un lieu dans lequel le vent soufflait en s'engouffrant entre les collines inachevées en un doux sifflement, comme une ballade, ce pouvait être apaisant.

Lorsque le Prince s'était assis il avait remarqué à ses cotés une présence. Quelqu'un était déjà là, dans l'immensité des plaines des Griffes et il fallait que cette personne ne soit trouver d'autre lieu que celui où Sipho comptait méditer - ou plutôt était-ce Sipho qui venait de troubler le calme de celle-ci -.

- ... Inyanga, c'est ça? L'avait-il interpellé. Il se souvenait à peine du nom de chaque membres du clan bien qu'il ait grandit avec la plupart - du haut de sa grande tour d'ivoire, toutefois -. ... Hum, tu ne devrais pas être occupé à chasser? Ou quelque chose du genre, peut-être? C'était tout Sipho, dicter aux autres ce qu'ils avaient à faire sans même connaitre leur véritable rôle au sein du clan. Incapable d'ouvrir convenablement une conversation ou bien d'avoir l'air d'autre chose qu'un insupportable donneur de leçon, Sipho se faisait difficilement des amis...

Quelle douce journée que celle ci. Si il n'y avait pas eu cette énième dispute avec ses parents, Inyanga aurait été presque d'humeur à aider son prochain aujourd'hui, chose rare, très rare même venant de la femelle, mais hélas, le destin avait décidé de gâcher la journée de la jeune Khomba, qui avait eu le droit aux mêmes réflexions fatigantes et stupides de la bouche de ses géniteurs.

Alors, qu'à cela ne tienne, Inyanga passa son début de journée à se prélasser au soleil, allongée sur le dos, se frottant contre l'herbe douillette qui lui chatouillait les flancs. Pourquoi se fatiguer ? Elle avait tout le temps pour s'épuiser à la tâche, et puis, le clan était suffisamment nombreux pour qu'une lionne de son age puisse profiter de la vie dans son coin sans handicaper ses compères.

Le soleil tapant sur le pelage bleuté de la femelle, celle ci se permis même de roupiller quelques minutes, se laissant aller aux bras de Morphée en pleine après midi. Qu'il était agréable de ne rien faire...

- ... Inyanga, c'est ça ? La femelle ouvrit un oeil pour le poser en direction de la voix qui venait de la sortir de ses doux songes. ... Hum, tu ne devrais pas être occupé à chasser? Ou quelque chose du genre, peut-être?

Ayant relevé la tête tant bien que mal pour reconnaître son interlocuteur, elle la laissa vite retomber dans l'herbe lorsque la femelle eu reconnu Sipho, le rejeton de Dame Inqaku. De toutes les énergumènes qui auraient pu venir la déranger, il avait fallut que ce soit ce traître qui se ramène. Mais Inyanga ne comptait pas laisser à Sipho le plaisir de gâcher sa journée de rêves... Toujours allongée sur le dos, elle contemplait ses pattes, telle une enfant insolante.

- Il me semble que le clan se débrouille très bien sans moi, avait répondu la femelle. Et, que me vaut la visite de sa Majesté le Prince Sipho en ces lieux ? J'imagines que tu n'es pas venu ici pour me motiver à aller chasser, sinon tu peux me croire, c'est peine perdue... Avait-ensuite sifflée la jeune femelle, espérant que Sipho abandonne cette entrevue aussi rapidement que possible.

- Il me semble que le clan se débrouille très bien sans moi. Le prince n'avait pu réprimer une moue accusatrice. Lui qui n'était d'habitude pas à soutenir le service militaire comme Ulohiso souhaitait le rétablir, il fallait avouer qu'il aurait aimé y voir Inyanga se dépatouiller là dedans.

- De toute évidence tu as raison, le clan se débrouille très bien sans toi mais si tout le monde finissait par bouder les corvées comme tu le fais il s'écroulerait sur lui même... Avait répondu le mâle, moralisateur. Être le nouveau Sire de Khomba promettait d'être plus compliqué que prévu s'il devait avoir à faire à ce genre de tête brulée.

- et, que me vaut la visite de sa Majesté le Prince Sipho en ces lieux ? J'imagines que tu n'es pas venu ici pour me motiver à aller chasser, sinon tu peux me croire, c'est peine perdue...
- Le hasard. Avouait le prince, bien plus dédaigneux qu'il aurait voulu paraitre pour être honnête. À vrai dire j'allais m'asseoir sur toi avant de m'apercevoir que tu étais là à te prélasser... Avait-il poursuivit avec une nouvelle révélation.

- Dis moi Inyanga, qu'est-ce que tu comptes faire pour le clan? Tu n'as donc aucune estime pour Dame Inqaku qui s'est battue pour nous? Tu ne te sens pas redevable? Encore une fois entre le reproche et la curiosité; Sipho ne croisait que des aliénés capable de lécher les pattes de sa mère pour n'importe quelle raison et tomber sur Inyanga qui avait tout de la pire des partisantes - si l'on omettait le Prince lui même - avait de quoi le dépayser.

- Je ne crois pas t'avoir déjà vu très active... Se réformait-il.

- De toute évidence tu as raison, le clan se débrouille très bien sans toi mais si tout le monde finissait par bouder les corvées comme tu le fais il s'écroulerait sur lui même..

Inyanga laissa son regard glisser de ses pattes jusqu'au Prince. Toujours allongée sur le dos, elle le fixait, à l'envers, s'imaginant le remettre à sa place qui était sous terre. Comment pouvait-il lui donner des leçons, lui qui s'était attiré les faveurs de l'ennemi ?

Inyanga roula sur le côté avec souplesse, avant de s'asseoir avec délicatesse, telle une véritable Dame, la queue enroulée autour de ses pattes. Sipho continua son petit monologue qui avait pour effet de fatiguer encore plus la femelle qui ne se cacha pas pour bailler, exagérant même en poussant un long soupir. À vrai dire j'allais m'asseoir sur toi avant de m'apercevoir que tu étais là à te prélasser...

- Dis moi Inyanga, qu'est-ce que tu comptes faire pour le clan? Tu n'as donc aucune estime pour Dame Inqaku qui s'est battue pour nous? Tu ne te sens pas redevable?

Inyanga pouffa de rire devant les paroles du soit disant Prince. Lui qui voulait donner des leçons de conduites, c'était vraiment très drôle en y repensant... D'ailleurs Inyanga qui n'avait pas envie de beaucoup parler jusqu'à présent, trouva enfin quelque chose à dire devant l'insolence de Sipho.

- Tiens donc ? Tu allais te prélasser à ma place cela veut dire ? Tu te permet de critiquer mon activité alors que tu allais faire de même ? C'est assez rigolo... La lionne, toujours assise, affichait un air méprisant, mais gardait néanmoins son calme, jugeant qu'elle n'avait pas à s'en prendre au fils de Dame Inqaku malgré son comportement. Et je suis tout autant redevable que toi envers Dame Inqaku, je me battrais jusqu'à la mort pour la protéger, car elle est notre pilier, elle est celle qui a rallié notre clan. Mais comme chacun d'entre nous, je me permet de me reposer, pour être en forme si une attaque de la Légion survient.

Il y'avait bien longtemps que les Khomba et les Cidanka s'étaient affronté, mais avec ces traîtres, il fallait rester prudent. Inyanga se préservait, en cas de bataille. Comment se défendrait le clan si tous les lions étaient épuisés face à la Légion ?

- Et dites moi, Prince Sipho, vous me parlez d'estime concernant Dame Inqaku mais... Flirter comme vous le faites avec cette traînée de Jacayl... Je ne suis pas certaine que ce soit une preuve de respect... Un sourire mauvais se dessina sur le visage d'Inyanga. Pour elle, le Prince ne méritait aucun respect de la part du peuple, et Dame Inqaku aurait dû le punir beaucoup plus sévèrement, voir même le bannir du clan... Mais ça, elle le gardait pour elle bien-sûr, car qui était-elle pour s'opposer à la parole de sa Mère ?

Tiens donc ? Tu allais te prélasser à ma place cela veut dire ? Tu te permet de critiquer mon activité alors que tu allais faire de même ? C'est assez rigolo... Elle n'avait pas tort et le Prince en était resté sans voix quoique contrarié il avait froncé les sourcils. Quelle peste!

- Et je suis tout autant redevable que toi envers Dame Inqaku, je me battrais jusqu'à la mort pour la protéger, car elle est notre pilier, elle est celle qui a rallié notre clan. Mais comme chacun d'entre nous, je me permet de me reposer, pour être en forme si une attaque de la Légion survient. Le mâle avait levé les yeux au ciel. Il aurait cru à ses excuses si il ne la voyait pas se prélasser si souvent: À vrai dire c'était la deuxième qu'il la surprenait tout au plus et la première fois qu'il venait réellement lui demander des comptes mais c'était suffisant pour Sipho pour ne pas la croire.

- Et dites moi, Prince Sipho, vous me parlez d'estime concernant Dame Inqaku mais... Flirter comme vous le faites avec cette traînée de Jacayl... Je ne suis pas certaine que ce soit une preuve de respect... Devant cette provocation un grondement était sorti de la gorge du Prince. Non pas de la colère mais plutôt comme une manifestation de son malaise lorsque Inyanga ne s'était pas retenu d'utiliser des termes assez cru pour qualifier Jacayl.

- Contrairement à toi qui feigne être redevable à notre Dame alors que tu te contente de trouver des excuses pour te prélasser, moi je ne me mens pas à moi même: Je ne dois rien à Dame Inqaku. Si ce n'était la vie, la paix du clan, mais concernant ce dernier point ce n'était qu'une illusion maintenue par la rage que tous avait à l'encontre des Cidanka. Sipho avait néanmoins gardé son calme olympien et quoique légèrement hautain mais c'était de nature.

- Tu ne fais qu'utiliser une haine que tu ne comprend même pas pour te sentir proche des autres... Ajoutait-il désolé. Jacayl n'est rien d'autre qu'une lionne, comme toi. Mais sous prétexte qu'elle n'est pas née du même coté de la rive que toi tu te permets de la détester et de l'insulter. Le Prince donneur de leçon était donc de retour.

- Arrête de laisser les autres réfléchir pour toi. Fais toi ton propre avis. Avait-il ajouté; Nous sommes que des lions avant que nos parents peu importe qui ils sont ne nous mettent toute cette haine en tête. Et aux yeux de Sipho on avait enfoncé des idées dans le crâne de chaque lionceau à coup de burin. Lui, il avait semble t-il été épargné puisqu'il semblait évident qu'en tant que fils de la Dame il suivrait le mouvement naturellement; Mais non.

Si le Prince avait été silencieux durant les premières répliques de Inyanga, il retrouva bien vite la parole lorsque celle ci eu insulté son éternel amour... Contrairement à toi qui feigne être redevable à notre Dame alors que tu te contente de trouver des excuses pour te prélasser, moi je ne me mens pas à moi même: Je ne dois rien à Dame Inqaku.

- Eh bien, si ta mère entendait cela, je pense qu'elle en serais ra-vie ! avait répondu Inyanga, choquée par les paroles du jeune traître. Comment pouvait-il être si irrespectueux vis-à vis de sa mère, et tout cela pour une amourette de vacance ? S'en était pitoyable...

- Tu ne fais qu'utiliser une haine que tu ne comprend même pas pour te sentir proche des autres.. Avait repris le fils de Dame Inqaku. Inyanga elle, leva les yeux au ciel. Elle n'était pas réellement motivée à écouter une nouvelle leçon du Professeur Sipho... Jacayl n'est rien d'autre qu'une lionne, comme toi. Mais sous prétexte qu'elle n'est pas née du même coté de la rive que toi tu te permets de la détester et de l'insulter.

S'en était ridicule... Comment pouvait-il résonner ainsi ? Croyait-il réellement que sa dulcinée défendait notre clan aux yeux de son père comme était entrain de le faire ce crétin de Sipho ? Cette Pimbêche lui avait retourné le cerveau, il fallait avouer qu'elle était douée, très douée... Te rends tu compte de tes paroles Sipho ? Répliqua Inyanga, le poil hérissé devant cette hérésie. Notre peuple protège ces terres depuis des générations, si nous suivions ton résonnement, nous serions perdus ! Les Cidanka nous chasseraient de nos propres Terres ! C'est cela que tu souhaites ? Voir ton peuple fuir pour une simple amourette ? Tu es vraiment pitoyable...

Déjà qu'Inyanga ne portait pas le prince dans son coeur depuis qu'elle avait apprit sa traîtrise, mais en entendant les paroles insensées du mâle, c'était de pire en pire. Elle aurait aimé lui sauter à la gorge, et lui ôter la vie pour qu'il cesse de plaider la cause des Cidanka. Il était fou, corrompu par l'amour, et Dame Inqaku devait ouvrir les yeux avant qu'il ne soit trop tard... Arrête de laisser les autres réfléchir pour toi. Fais toi ton propre avis. Nous sommes que des lions avant que nos parents peu importe qui ils sont ne nous mettent toute cette haine en tête.

Cette haine existait pour une bonne raison. Chacun était à sa juste place, les Cidanka avait la rive Sud, et nous la rive Nord. Tout était à sa place, mais ce crétin voulait chambouler notre façon de vivre... Pourquoi Dame Inqaku, qui était si sage, si forte, avait-elle eu un fils tel que Sipho ?

- Tu es la honte du clan Sipho, je ne suis peut-être pas parfaite, je te l'accorde, mais jamais je ne mettrais mon clan en danger pour batifoler avec l'ennemi... Nos parents, nos grands parents et même leurs grands parents avant eux ceux sont battus pour ces terres, et toi, tu ne vois que ta petite personne, sans penser à ceux que désire le clan entier. Dame Inqaku elle, sait faire passer son peuple avant ses désirs personnels, quand apprendra tu à rester à ta place ? Avait craché Inyanga au visage de Sipho en le poussant du bout de la patte qu'elle venait de poser sur le poitrail du mal. Tu es égoïste, et tu cherches à donner des leçons à tout le monde alors que tu ne connais rien à la vie, tes hormones de mâle te voilent la véritable vision des choses...

Les mâles et leurs irrésistibles envie de trouver femelle à leur patte... Les femelles étaient bien plus douées pour sentir les choses, voilà pourquoi Dame Inqaku avait sa place à la tête du clan... Pourquoi Sipho n'était-il pas une femelle ? Cela aurait évité bien des ennuis...

Toujours ces mêmes discours va-t-en-guerre que Sipho ne pouvait plus supporter. Inyanga n'avait par ailleurs pas du tout apprécié les sous-entendus du Prince et elle n'avait pas fini d'en avoir pour son argent. Bien qu'elle ait tenté de le brusquer, de le secouer d'un coup de peu, Sipho était resté -semblait-il- de marbre bien qu'il commençait grandement à être agacé par ce genre de discours qu'il considérait d'idiot et surtout d'irréfléchie. Chacun crachait la même soupe que ses parents lui avait servis avant et ainsi de suite...

- Et c'est donc ça que tu veux pour tes enfants? Il avait haussé les sourcils. Qu'ils continuent de se battre dans une guerre stupide sans même en comprendre l'origine? Qu'ils continuent bêtement de suivre le mouvement, d'aller crever sur le champ de bataille parce qu'on leur a dit de le faire? D'être des idiots sans cerveaux? Son ton était toujours des plus calmes, même lorsqu'il était énervés, seul son visage crispé le trahissait. Il avait soupiré.

- Je ne suis pas idiot au point de vouloir déposer les armes lorsqu'on nous attaque. Mais contrairement à la plupart d'entre vous - enfin, l'égo parlait - je suis assez intelligent pour demander à savoir pourquoi je devrais risquer ma vie. Il s'était redressé et penché au dessus d'Inyanga (autant qu'il le pouvait puisqu'il n'était pas un colosse au point de la dépasser de plusieurs têtes...) hautain.

- Toi et les autres vous ne valez pas mieux que ce que vous pensez des Cidanka. Vous aimez la guerre, vous aimez la violence et le sang et vous vous cherchez toutes les excuses du monde pour vous justifier. Ça ne vous arrange pas que qui que ce soit essaie de trouver une solution pacifique à ce problème. Ce que vous voulez c'est vous battre, c'est continuez de pouvoir vous comporter comme des animaux. L'accusait-il. Il était bien plus intelligent qu'eux tous réunis c'était bien pour cela qu'il ne leur demandait pas de comprendre son dessein, de toute façon ils seraient forcés de l'accepter...

Sipho s'époumonait pour faire valoir sa façon de penser. Mes aux yeux d'Inyanga yeux, il n'était qu'un vulgaire manipulateur, victime de ces choix débiles. Malgré son ton calme et monotone, le Prince était frustré, contrarié devant les paroles de la femelle. Son visage ne trompait pas, et Inyanga était intérieurement fière d'avoir mit le dit-Prince en rogne.

- Je ne suis pas idiot au point de vouloir déposer les armes lorsqu'on nous attaque. Mais contrairement à la plupart d'entre vous, je suis assez intelligent pour demander à savoir pourquoi je devrais risquer ma vie. Avait-il craché, de son air hautain habituel. Inyanga pouffa d'un rire moqueur. Lui ? Intelligent ?

Elle ne pouvait pas lui enlever le fait d'être d'accord sur un point avec lui. La guerre avec les Cidanka durait maintenant depuis plusieurs générations, et, mise appart le fait de protéger leurs territoires respectifs, aucun lion ne devait connaitre la véritable raison du début de ce conflit. Mais cela était-il réellement important ? Que se passerait-il si les Khomba tentaient une trêve avec les Cidanka ? Leurs fourbes de voisins risqueraient sûrement de passer à l'attaque...

- Il ne s'agit pas de savoir le pourquoi de cette guerre, répondit Inyanga. Contrairement à ce que tu peux penser du reste du clan, nous ne désirons pas le combat sans raison, nous défendons juste nos Terres face aux envahisseurs. Si les Cidanka restent chez eux, il n'y aura pas de combat, mais si ils empiètent sur notre territoire, alors là, il est normal de nous défendre.

Pour Inyanga, rien était plus simple. Chacun chez soit, et les moutons sont bien gardés. Tant que les Cidanka ne cherchaient pas à venir sur le territoire des Khomba, alors tout irait bien. [...] Ça ne vous arrange pas que qui que ce soit essaie de trouver une solution pacifique à ce problème. [...] Avait reprit Sipho qui restait campé sur ses positions. Comment pouvait-il être aussi borné ?

- Une solution pacifique ? Inyanga éclata d'un rire forcé, levant la tête devant Sipho qui voulait se montrer grand, impressionnant peut-être ? Et ta solution à toi, c'est d'aller te taper la fille du Grand Consul ? Wouhaou quelle superbe solution ! S'exclama t'elle, répugnée par l'attitude du Prince. C'est sûr que les Cidanka, tout comme notre peuple allaient approuver ce choix !

Inyanga se mit droite, approchant son museau si près du dit-Prince qu'elle pouvait sentir son halène sur son museau. Si tu veux réellement trouver une solution pacifique pour nos deux Clans, essaye plutôt de dialoguer avec notre Mère, avait-elle craché au visage du mâle. Essaye de trouver une véritable solution, peut-être même d'aller discuter avec le chef de nos ennemis, pour savoir ce qu'il penserait de tout cela, plutôt que d'aller t'acoquiner à Jacayl ! Une liaison interdite n'arrangera rien. Seul le dialogue aurait pu changer les choses, mais tu as tout gâché en ne pensant qu'à toi, plutôt qu'au clan.

S'en était trop. Inyanga tourna le dos au traître, fouettant son visage avec sa queue sans aucune délicatesse, puis s'éloigna sans rien ajouter de plus. Le Prince ne comprenait rien, et n'accepterait jamais le fait qu'il avait fauté. La guerre n'était certes pas la meilleure des solutions, et une paix aurait pu être une bonne idée, mais maintenant que cet abruti avait fricoter avec Jacayl, une possible Paix avec les Cidanka n'était sûrement plus envisageable, du moins, aux yeux de la femelle au pelage bleuté.

Elle ne comprenait rien et comme tout ces aveugles qui suivaient Mère sans poser de questions elle ne comprendrait jamais rien: Il allait devoir imposer sa vision des choses et s'il devait le faire par la force et bien il s'y résoudrait. La lionne avait ainsi quitté la conversation sur un geste des plus malpoli, giflant du bout de la queue le visage du Prince qui n'avait pas retenu un grondement sourd. Peut-être prônait-il la paix et la non-violence pour sauver ses arrières mais il n'était pas contre une bonne remise en place. Il était Prince et elle n'était rien...

FIN