Forum RP évolutif suivant de près l'aventure du clan de lions Msafara dans un nouveau monde qu'il lui reste à découvrir.Personnages dessinés | Le Roi Lion-inspired
 
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La paix, avant. L'enfer, maintenant. [PV]
Nihahsah
Nihahsah
Nihahsah
Age : 26
Date d'apparition : 06/02/2020
Messages : 103
Clan : Uamuzi.
Nihahsah
Jeu 28 Mai - 15:54
Quelques heures après la fin de L'Appel.

Elle se sentait enveloppée d’un linceul sombre, Nihahsah. Elle avait l’impression d’être piégée ; comme si on l’avait enseveli six pieds sous Terre. Elle avait de la poussière plein la bouche. Ses mâchoires crissaient dessus alors que la lionne grinçait des dents dans son demi-sommeil. Elle se raccrocha à ce bruit agaçant. Ses sens englués dans quelque chose qui ressemblait à un liquide épais ne lui rapportaient rien d’autre que ce son — ce son obsédant qu’il devenait impératif de faire cesser avant de sombrer dans la folie.
Ouais.

Elle chercha ses muscles. Elle en avait, non ? Elle était sûre d’être née avec un corps à bouger. Elle avait eu des pattes, quelque part. Elles devaient encore être rattachées à ses épaules, elles-mêmes soudées à sa colonne. Elle devait seulement se concentrer un peu. Un peu, voilà un drôle d’euphémisme. Elle croyait sincèrement que la noirceur qui la recouvrait ne s’en irait pas de si tôt. Elle sentit néanmoins la commissure de ses lèvres sursauter. C’était une crispation involontaire, qui se répandit rapidement à l’une de ses paupières. On aurait dit la pulsation d’un cœur posé sur son œil. La chose lui donna suffisamment d’élan pour espérer en ouvrir une ; au prix d’un effort inhumain, Nihahsah découvrit un pan de ciel sombre ourlé de doigts crochus : les branches. Elle cligna des yeux pour chasser le sentiment que l’éther se mouvait. Quelques nuages continuèrement à danser, glissant inexorablement d’un bout à l’autre de son champ de vision réduit. Elle retint son souffle en ramassant les débris éparpillés de sa conscience. Il y avait une urgence, là, au fond de son ventre. On lui hurlait de se lever, de déguerpir en courant sans se retourner jusqu’à avoir atteint le confin du monde ; mais son esprit fatigué, lui, rêvait de replonger dans la pénombre.

Elle s’efforça de chasser l’asthénie qui rongeait ses os. Elle avait mal partout, comme après un combat trop long, trop violent. Un combat ? Son pouls s’affola. Les souvenirs se bousculèrent dans son crâne en lui filant la nausée. Elle eut la vague impression de se trouver au milieu des creux fous de l’océan, exposée aux vents les plus primaux du monde. Elle s’asseya une fois sans parvenir à se garder en équilibre, s’écroulant à nouveau comme une poupée de chiffon. Le mal de crâne se jetait contre les parois de son casque. Elle lâcha un hoquet désœuvré, se redressa à nouveau — plus prudemment —, puis s’immobilisa pour avaler de profondes goulées d’air pur. Pur ? Il puait le sang. Il ne s’agissait plus que d’un parfum léger mais il s’attardait, collé à sa peau. Elle se pencha pour se respirer ; ouais, Nihahsah sentait l’eau rouge coagulée. Une odeur épouvantable, si vous vouliez son avis. Chaque mouvement lui faisait serrer les dents un peu plus fort. La douleur cuisait, lui sappait le peu de force qu’il lui restait.

Puis, son cœur se fracassa alors qu’une pensée douloureuse prenait le dessus : il lui semblait être seule, ici. Elle lança des œillades désespérées là où le vertige le lui permettait. Elle réserva le regard par-dessus son épaule pour la fin ; quelque chose lui disait que son corps allait la haïr pour cela. Un corps qui se dépêcha de lui donner raison à la seconde où ses yeux croisèrent une forme allongée à quelques mètres de là. Le jeu de clair-obscur la rendait presque irréelle ; s’il ne lui avait pas été si familier, Nihahsah aurait pu le confondre avec l’un de ces démons effrayants qui avaient bercé son enfance. Ses prunelles s’habituèrent à la nuit, retraçant avec netteté les courbes de Thulrur. Elle se leva aussi brusquement que sa carcasse en peine l’osait — le monde ne manqua pas de tourner à nouveau —, avant de traîner péniblement les coussinets jusqu’au mâle.
L’effort lui laissa un curieux goût de bile dans la bouche. Ses cils papillonnèrent à nouveau vivement pour chasser les anges qui mouchetaient sa vision de noir ; Nihahsah se pencha au-dessus de lui pour écouter les battements de son cœur. Elle avait besoin qu’il soit en vie. Une fois sûre que le palpitant perçu était bien celui de son gardien — pas le sien qui chouinait comme un malade —, la lionne se donna une minute de plus pour sonder les environs à la recherche d’Ienzo. Elle sentit un poing se refermer sur ses poumons. Le souffle lui manqua. Son ami n’était pas là ; pire, son odeur n’était plus qu’un résidu qu’il lui fallut arracher à la Nature par la volonté tant l’effluve était ténu.

Elle se courba alors que son corps menaçait de se rompre. Elle avait besoin de dormir. Elle se coucha contre Thulrur, posant sa joue contre son épaule pour sentir le battement rassurant de son cœur. Elle se lécha les babines asséchées, s’arma de courage, se racla la gorge malgré la douleur qui lançait dans sa tête, et murmura quelque chose. Thul’ ? Il faut se réveiller. S’il te plaît. S’il te plaît. Une première larme roula jusqu’à ses lèvres. Elle n’en eut pas réellement conscience. Sa voix blanche s’éleva de nouveau. Il a disparu. Ienzo a disparu.

Elle ne savait pas ce qui lui permettait de l’affirmer avec une pareille conviction mais son instinct lui susurrait que la situation était réellement aussi grave que présumé. Ienzo était parti. Ienzo n’était plus là.
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Theluji
Theluji
Date d'apparition : 08/02/2020
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Clan : Shehe actuellement Vagabond
Theluji
Jeu 28 Mai - 22:01
https://msafara.forumactif.com/t56-theluji-l-aventurier-des-haut
Le rugissement.
Tout ses muscles s'étaient tendus en l'entendant. Il avait sentit une pointe d'inquiétude et surprise poindre en son sein. Malgré tout, sa curiosité avait été plus forte que tout et le jeune avait alors momentanément abandonné le reste de son clan itinérant.
Il ne pouvait rien leur arriver après tout, pas vrai ?
Se faufilant entre les arbres et les buissons, l'adolescent se dirigea approximativement vers l'origine du bruit. Prenant soin d'évoluer à pas feutrés et de la façon la plus discrète qui soit, le Shehe faisait en sorte d'être le moins repérable possible. Sur ses gardes, attentif au moindre mouvement, il continuait son avancée silencieuse vers ce qu'il espérait être l'objet de sa curiosité. En plus de ça, il fut en sorte de marquer son passage sur le tronc de plusieurs arbres pour être sûr de retrouver facilement son chemin du retour.
Mais il ne trouva rien.
Pas une âme qui vive.

Au bout de deux bonnes heures de recherches, il rebroussa chemin. Peut être s'était-il tout simplement perdu au final. Après tout, suivre un rugissement à vue de truffe n'était pas la chose la plus simple à faire au monde non plus !
Retrouvant son chemin sans peine grâce à son stratagème de marquage, le lion clair se figea sur place lorsque qu'une odeur de fer lui arriva aux naseaux.
Une odeur de sang.
Sur le qui-vive, reprenant une avancée aussi discrète que véloce, le jeune se dirigea vers l'odeur âcre. Son cœur tambourinaut dans sa poitrine et il sentait une boule d'angoisse lui nouer la gorge.
Il espérait se tromper.
Il espérait que rien ne leur soit arrivé.

Theluji se figea sur place sous le spectacle qui s'offrit à ses yeux. Nihahsah et Thulrur, collés l'un à l'autre, terriblement amoché. En oubliant sa prudence première, il sortit des fourrés lui servant de cachette, se ruant à toute vitesse vers les deux corps inertes.
S'en prenant tout autant à l'un qu'à l'autre, l'adolescent se mit à les pousser de la tête, essayant de les relever, tout en alternant en les léchant, espérant un peu naïvement soulager leur douleur.
Mais il ne pensait pas vraiment de façon rationnelle. En cet instant, il voulait juste s'assurer que l' angoisse qui lui nouait le ventre ne se réalise pas.

- Niha ! Thul ! Bougez-vous bande de loques ! On peut pas rester ici ! Allez !... BOUGEZ !!!

Il essayait de les relever, tentait de les stimuler par ses léchages et, voyant que rien ne marchait, il se décida à passer au cran supérieur.
Avec délicatesse, il prit l'oreille de chacun des adultes dans sa gueule, y asseignant un bon coup de croc. Pas suffisant pour les blesser vraiment mais ce qu'il fallait pour les réveiller et les brusquer un peu.
Tout du moins l'espérait-il...
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Thulrur
Thulrur
Thulrur
Age : 26
Date d'apparition : 05/02/2020
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Clan : Uamuzi
Thulrur
Jeu 28 Mai - 23:59
https://msafara.forumactif.com/t23-thulrur-la-flamme-de-la-monta
S'il te plaît.
Une voix s'immisça dans l'ombre. La seule voix capable de l'atteindre en ce moment. Les brumes rassurantes de son esprit commencèrent à s'estomper; et Thulrur essaya de les rattraper, de les supplier de ne pas l'abandonner. Il avait besoin de ces brumes pour le protéger, pour le cacher d'un monde soudain trop hostile pour lui. Il avait besoin d'elles pour le guider sur le chemin, pour le ramener à la maison – pour retrouver sa Montagne et son clan.

Et pourtant, une voix les chassait. Pourquoi ? Pourquoi lui faire ça, à lui ?
Ienzo.

Et soudain, tout lui revint. Ce fut son corps qui lui rappela le triste événement – douloureusement. Mais, comme pour le réconforter, son corps lui envoya un doux signal au milieu de la myriade de brûlures qui lui parcourait le système nerveux. Une chaleur contre son côté, presque familière. Le présent, le passé – lointain et récent – se mêlèrent dans son esprit. Il sut, alors, que Nihahsah était avec lui – et son esprit tourmenté s'apaisa aussi vivement que ses douleurs se rappelaient à lui.

Il revenait à la réalité, doucement. Ienzo. Ienzo n'était plus là. Thulrur n'ouvrait toujours pas les yeux, mais il avait entendu. Il émit un petit gémissement et rapprocha sa tête de celle de Nihah' – sans réellement savoir, en vérité, si son geste et son bruit avaient été perceptibles. Il ne voulait pas se réveiller tout à fait et faire face à la dure réalité. Pourtant, il savait déjà.

Il attendit donc là un moment – une éternité ou quelques secondes; jusqu'à ce qu'on vienne les déranger. Il ne réagit toujours pas, ne reconnaissant ni la voix ni les gestes se voulant affectueux. Parce qu'à l'instant, tout contact le faisait terriblement souffrir – son adversaire n'avait pas usé de griffes et de crocs pour lui ouvrir la peau, il l'avait tout simplement roué de coups et écrasé sous une masse. Si son pelage ne la cachait pas, on pourrait sans doute voir une nuée d'hématomes sur la peau du lion – et son visage tuméfié témoignait sans mal de l'état du reste de son corps. Seule Nihahsah ne le faisait pas souffrir.

Mais, malgré ces nouvelles douleurs, il ne bougea toujours pas. Il se fichait de ce qu'on lui faisait, il souffrait trop pour réagir à de nouvelles persécutions. Pourtant, quand on vint mordre l'oreille de Nihahsah, il réagit au quart de tour. Comme s'il n'était jamais tombé dans les pommes, comme s'il avait toujours été au plus haut de sa force, il se releva d'un bond et envoya sa patte gifler le visage de leur agresseur. Seulement là se rendit-il compte de sa méprise, et... il n'en ressentit aucun remord. Les dents serrées, le regard noir, il fixait Theluji comme s'il s'était agi d'un de leurs attaquants. Il fallait dire qu'il leur ressemblait tant, avec ses crins clairs et sa carrure plus imposante que la norme. Quel hasard qu'il n'ait pas été présent, alors que le groupe ne se séparait jamais. Quel hasard qu'il ait sans doute emmené la moitié de leur groupe avec lui. Quel hasard, encore, qu'il ait été la source de la disparition de Nsiese, et de la presque-disparition de Naifu...

Si tu la touches encore, tu es mort, menaça-t-il d'une voix grave et brisée, mais si emplie de haine. Il n'était pas assez en forme pour le tuer, et pourtant...

Ienzo n'était plus là. Thulrur n'avait pas seulement perdu son meilleur ami en ces terres, il avait surtout perdu l'autre plateau de sa balance. Il n'y avait plus personne pour le pousser à se remettre en question, pour adoucir ses coins trop rudes, pour l'aider à s'émouvoir et le pousser à l'empathie. Plus personne pour lui dire de ne pas abandonner les autres. Les Uamuzi et les Msafara étaient si similaires; deux groupes nomades terriblement fragiles. Et si les Msafara avaient éclaté autrefois, les Uamuzi venaient tout juste de le faire. Chaque membre y avait un rôle trop important, et Ienzo était de ceux qui soudaient le groupe. Sans lui... il n'y avait plus de Uamuzi, du moins aux yeux de Thulrur. Il ne se battrait pas pour ceux-là mêmes qui les avaient abandonnés.
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Nihahsah
Nihahsah
Nihahsah
Age : 26
Date d'apparition : 06/02/2020
Messages : 103
Clan : Uamuzi.
Nihahsah
Ven 29 Mai - 15:00
Elle recommençait déjà à sombrer quand il lui “répondit”. Sa voix d’ordinaire si sûre s’échappa pour former un simple gémissement ; une plainte qui lui déchira un peu davantage le cœur — si tant était que cela fût-ce possible. Elle rouvrit les yeux à la recherche des siens ; deux billes chéries que le mâle garda cachées derrière ses paupières. Nihahsah dut se résigner, se contenter d’un signe faible pour se rassurer. Au moins, Thulrur respirait. Au moins, il était à ses côtés.
Elle le sentit mobiliser quelques muscles récalcitrants pour bouger ; comme elle précédemment, le mouvement se résuma à une succession de petits tressautements sans que l’effet escompté ne soit au rendez-vous ; pourtant, Nihahsah sut qu’il avait espéré faire quelque chose. Quoi ? Elle l’ignorait. Un peu sans y penser, l’ancienne Msafara se déplaça pour se lover contre lui. Elle glissa la tête sous son menton, s’insinua entre ses pattes en prenant des précautions pour qu’il la recouvre de sa chaleur ; et, sans plus de cérémonie, poussa un soupir résigné en s’effaçant de nouveau au cœur de la noirceur. Le sentiment d’urgence passa, il se mua en quelque chose d’autre : une anxiété sourde qui commençait déjà à tisser la toile d’un syndrome post-traumatique.

Les minutes ou des heures s’écoulèrent. Elle eut vaguement conscience qu’on l’ennuyait, qu’on la chahutait. Elle se crut revenue en enfance, quand Kahawia cherchait à l’arracher des bras d’un cauchemar. Elle bredouilla quelque chose d’inintelligible, réalisa que sa sœur n’avait jamais eu une voix pareille ; son cerveau se chargea de rassembler à nouveau ses souvenirs. Le combat, les méchants, le sang. Ienzo aux abonnés absents.
On lui mordit soudain une oreille, ce qui la fit sursauter violemment. Elle écarquilla les yeux, sentit la nausée sourdre et ses boyaux se retourner. L’horreur la saisit à la seconde où elle comprit : Ils étaient revenus finir ce qu’ils avaient commencé. Thulrur dut tirer les mêmes conclusions puisqu’il se redressa vivement. Elle l’imita avec moins de sûreté. Son corps pantela, ses lèvres chevrotaient. Son équilibre précaire peinait à lui assurer un minimum de stabilité.

Nihahsah observa enfin les traits de leur ennemi… Et la terreur se dissipa. Ses épaules retombèrent, ses muscles se décontractèrent si violemment qu’il lui fallut faire un effort équivoque pour ne pas retomber simplement comme un pantin désarticulé. Elle déglutit péniblement en jaugeant le garçon. Ses méninges — petites choses vicieuses — superposèrent des images horribles à celle, plus douce, de ce môme qu’elle aimait ; Theluji leur ressemblait. Un peu.
Peut-être, peut-être pas.
Elle lui sourit gentiment mais ne fit aucun geste vers lui. Elle craignait que Thulrur ne le prenne mal ; il avait l’air suffisamment blessé à son goût. Elle espérait seulement que si coup il avait porté, le coup n’avait pas atteint sa cible. Plus que tout, Nihahsah priait pour que l’enfant pardonne.

Le silence flotta. La lionne se serra contre le flanc du mâle plus âgé. Elle posa prudemment sa joue au creux de son cou, fourrageant sa crinière du bout du nez. Elle pesa soigneusement ses mots mais n’en trouva aucun pour le soulager ; pour cause, Nihahsah elle-même était en proie à la colère. Pas vis-à-vis de Theluji, non. Lui n’était qu’un bébé, à ses yeux. Cerys aussi, d’ailleurs. Son désir farouche de les enrouler dans un drap de feuilles pour les cacher au cœur du bois était toujours là.
Non… Le problème s’appelait Nguvu, pour elle. Lui n’avait aucune excuse. Il aurait dû venir les aider. Il aurait dû être là.

Elle décida néanmoins de mettre de côté sa rancune pour se concentrer sur leurs soucis plus urgents. Elle inspira profondément l’odeur riche de son ami en fermant les yeux. Pour une fois, Nihahsah n’avait pas envie de réfléchir. Elle se dit qu’ils se blesseraient un peu plus en n’étant pas sincères les uns avec les autres. Aussi, avec une certaine appréhension, la fille du Paradis laissa son esprit s’engourdir. Thul’... Le surnom avait un drôle de goût sur ses lèvres. Elle ne se rappelait pas l’avoir déjà employé avant ; il y avait toujours eu une espèce de pudeur qui l’encourageait à ne pas raccourcir son nom. Hey… Ce n’est pas le lion que j’aime, ça. Tu ne ferais pas de mal aux petits, d’où qu’ils viennent, qui qu’ils soient, non ? Parce que ce sont des petits. Elle hésita. Sa voix n’était qu’un murmure calme depuis le début. Elle gardait volontairement des inflexions douces pour ne pas exciter la fièvre qui semblait le hanter. On avait décidé de les envoyer se cacher, non ? On voulait qu’ils soient en sécurité. Ce n’est plus le cas ? Au final, une question émergea ; Nihahsah regarda le lionceau avec des yeux fatigués, les traits tirés. Tu es seul ? Où sont les autres ?
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Theluji
Theluji
Date d'apparition : 08/02/2020
Messages : 70
Clan : Shehe actuellement Vagabond
Theluji
Ven 29 Mai - 20:58
https://msafara.forumactif.com/t56-theluji-l-aventurier-des-haut
Il ne comprit pas.
Le coup de patte siffla dans l'air et il n'eut pas le temps de l'esquiver. Aussi, il ne s'attendait pas à une telle réaction : pourquoi aurait-il été sur ses gardes après tout ? Il avait confiance en ces deux lions et il était persuadé que ce fusse réciproque. Cependant, cette gifle violente fit naitre chez lui une inquiétude, prélude d'un soupson tenace. Les griffes lui avaient entaillées la joue mais, malgré le sang qui s'en échappait en un mince filet, ce n'était pas là qu'il avait le plus mal. Le regard froid et le ton tranchant de Thulrur étaient sans équivoque et ils déchiraient le jeune. En ce moment présent, il se sentait juste perdu et trahit.
Car il le voyait bien dans ses prunelles sombres : il était prêt à le tuer.
Il en était sur, il le sentait, aussi sûrement qu'il l'avait sentit lorsqu'il avait été face à Mu'Awiya.
Mais pourquoi ?
N'étaient-ils pas des alliés ? Des membres d'un même groupe ?
Les oreilles couchées sur sa tête, l'adolescent n'avait pas bougé d'un pouce pour autant. Il était cloué sur place par l'incompréhension et le désarroi. Ses yeux expressifs teintés d'angoisse et d'impuissance fixaient simplement le mâle brun.
Il ne comprenait toujours pas.

Incapable de faire le moindre mouvement, Theluji resta ainsi jusqu'à ce que Nihahsah se mette à bouger. Glissant son regard clair vers elle, il eut l'envie de venir l'aider à se relever mais il ne bougea pas. Il ne savait pas ce que ferait le brun et il ne voulait pas se reprendre une rouste. Pas sans comprendre. Pas aussi gratuitement alors que l'inquiétude lui dévorait les entrailles en les voyant aussi mal en point.
Ne sachant que faire, il laissa simplement son arrière-train tombé mollement au sol. Il avait l'impression de voir la suite des événements à travers un brouillard étrange. Il mit quelques secondes avant de se rendre compte que c'était des larmes de colère et d'incompréhension qui lui brouillait la vue.

Pourquoi ?
Qu'avait-il fait pour mériter une si grande rage ?
Il naviguait dans ses pensées nébuleuses desquelles commençaient à germer les plus folles explications. Ce fut les questions de la lionne qui le ramenèrent à la réalité. Il hocha simplement la tête affirmativement en guise de réponse pour savoir s'il était seul ou non. Puis, d'une voix blanche, il répondit simplement :

- Je ne sais pas. Je n'ai croisé personne. J'ai juste sentit l'odeur du sang.
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Thulrur
Thulrur
Thulrur
Age : 26
Date d'apparition : 05/02/2020
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Clan : Uamuzi
Thulrur
Sam 30 Mai - 0:28
https://msafara.forumactif.com/t23-thulrur-la-flamme-de-la-monta
Une chaleur à son côté vint le sortir de la noirceur de sa colère. Un doux contact, pressant sans toutefois être assez fort pour réveiller les douleurs de son flanc meurtri. Un souffle dans sa crinière, déjà terriblement familier. Et pourtant, Thulrur ne bougea pas, les yeux toujours rivés sur Theluji, comme pour le défier de faire un seul mouvement.

Thul’... Le contact de Nihahsah semblait si naturel, si normal, comme s'ils s'étaient toujours connus ainsi, comme si là était sa place, qu'il ne fut pas suffisant pour faire oublier au mâle sa rage. Hey… Ce n’est pas le lion que j’aime, ça. Ça, par contre, c'était bien assez puissant. Il sentit son cœur se gonfler d'un coup et ses lèvres entrouvertes par la surprise aspirer sèchement l'air. Tu ne ferais pas de mal aux petits, d’où qu’ils viennent, qui qu’ils soient, non ? Parce que ce sont des petits. Et pourtant, Theluji n'était plus si petit que ça. Il était en tout cas assez grand pour partir seul à l'aventure et, si on en croyait son histoire, à quelques mois seulement de rentrer chez lui. Il n'allait pas rester avec eux, de toute façon. Alors il n'avait qu'à partir tout de suite pour retrouver ses hauts plateaux – lui, au moins, n'avait pas perdu son foyer comme les autres Uamuzi.

On avait décidé de les envoyer se cacher, non ? On voulait qu’ils soient en sécurité. Ce n’est plus le cas ? L'était-ce ? Thulrur ne savait pas. Un seul lion aurait sans doute pu faire la différence dans ce combat. Trois, en tout cas, l'auraient nettement faite : car Cerys était également une grande lionne, à présent. Mais le montagnard ne dit rien, préférant se murer dans son silence et laisser Nihahsah gérer la situation.

Tu es seul ? Où sont les autres ?
Je ne sais pas. Je n'ai croisé personne. J'ai juste senti l'odeur du sang.

Alors, même eux, il les avait abandonnés ? Nguvu et Cerys étaient également portés disparus ? Il ne s'était pas caché avec eux ? Il était juste parti tout seul dans son coin ?
Une nouvelle montée de colère s'empara de Thulrur, mais il serra les dents et se contint. Au moins Theluji avait-il l'intelligence de ne pas se la ramener et gardait-il un air penaud. Alors, Thulrur se détourna du jeunot et s'éloigna de quelques pas, tournant le dos aux deux lions, et s'assit finalement en gardant la tête basse. C'était Theluji qu'ils voulaient, c'était lui qu'ils avaient voulu dès le début. Mais non, il avait préféré envoyer Nsiese à sa place. Et maintenant, c'était Ienzo.

Thulrur aurait mille fois préféré être pris avec son meilleur ami plutôt que laissé derrière. Mais au moins... au moins, Nihahsah était toujours là. Il voulut lui jeter une œillade, mais finit très vite par se raviser. Elle n'avait sûrement voulu rien dire de particulier... Elle avait dit qu'elle l'aimait, mais... comme le reste des Uamuzi, sans doute. Elle les aimait tous tant. Il ne devait pas s'emballer pour si peu. Et il ne devait pas s'emballer non plus pour Theluji – il allait juste se taire, et attendre les prochaines directives de Nihahsah. Seulement là déciderait-il de ce qu'il allait faire; mais, comme auparavant, le lion entrevoyait déjà un avenir solitaire et un départ en exil.
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Nihahsah
Nihahsah
Nihahsah
Age : 26
Date d'apparition : 06/02/2020
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Clan : Uamuzi.
Nihahsah
Sam 30 Mai - 21:56
Pour Nihahsah, son silence parla à sa place. Il résonna comme un hurlement dans son esprit, la laissant un peu découragée. Un peu paumée. Elle le chercha, lui, ce Thulrur. Celui qui avait réussi à la consoler, à la rassurer. Celui qui lui avait juré qu’ils finiraient par trouver un Ailleurs où vivre en paix. Elle soupira si bas que le froissement d’air aurait pu passer pour une simple expiration. Elle ne voulait pas se montrer impatiente. Ils avaient beaucoup perdu, mais lui plus que les autres.
Aussi, lorsqu’il se déroba à ses caresses, l’ancienne Msafara sentit son palpitant la brûler sans que son corps ne bouge. Elle n’essaya pas de le retenir, se disant qu’il avait sûrement besoin d’un moment, d’une seconde pour rassembler les morceaux de ce qu’on leur avait cassé.

Elle lança un regard douloureux à Thulrur par-dessus son épaule, puis chassa pour de bon les dernières ombres qui caressaient sa peau. Elle se rapprocha prudemment de Theluji en affichant l’air le plus doux possible. Elle ne voulait pas l’effaroucher après ce qu’il lui était arrivé ; le pauvre n’avait rien demandé à personne. Elle s’assit en face, caressa son menton pour l’encourager à lui montrer sa joue blessée — joue que Nihahsah lécha gentiment pour effacer le sang. Il était temps de cuisiner l’enfant pour obtenir des réponses. Merci de nous avoir trouvé. Et d’avoir essayé de nous réveiller, aussi. Je suis désolée qu’on t’ait si mal accueilli. Le combat n’a pas été facile… Elle réfléchit intensément en écartant son visage de celui de Theluji, les premiers soins ayant été effectués. Les lions qui nous ont attaqué ont dit être de Cidanka. Le nom t’est-il familier ? Elle laissa le silence s’étirer, ne sachant pas réellement comment poser une question pareille sans que le jeune ne se sente acculé. Elle opta pour la sollicitude. Où étais-tu ? Ils auraient pu te trouver avant de nous tomber dessus, trésor. C’est dangereux de se déplacer seul. Ça l’est pour chacun d’entre-nous.

Elle regarda à nouveau vers Thulrur. Elle se sentait vulnérable sans lui. Elle avait froid, surtout. Comme s’il parvenait à mettre la douleur en fuite mais jamais trop ; si bien que le brouillard revenait dès qu’il l’abandonnait. Elle pinça les lèvres avec chagrin. Il n’avait pas réagi, non plus — ou du moins, n’avait rien répondu — à son aveu. À bien y repenser, Nihahsah se demanda si le moment était bien choisi pour parler si sincèrement. Il pensait peut-être que c’était une espèce de piège pour l’empêcher de partir à la recherche d’Ienzo ? Oh, s’il savait… Nihahsah renoncerait à Uamuzi pour venir avec lui, s’il le lui demandait.
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Theluji
Theluji
Date d'apparition : 08/02/2020
Messages : 70
Clan : Shehe actuellement Vagabond
Theluji
Sam 6 Juin - 8:17
https://msafara.forumactif.com/t56-theluji-l-aventurier-des-haut
"Si mal accueillit".
C'était un euphémisme.
Ce simple passage eut l'effet d'un coup de poing qui tira Theluji de sa stupeur figée. Papillonnant des yeux, il posa ses deux billes bleues d'un air vide sur la femelle qui se voulait douce. Mais quelque chose lui semblait bizarre, étrange... Comme trop doux. Sans vraiment le vouloir consciemment, la rouste de Thulrur avait éveillé chez le jeune une méfiance accrue, comme de celle qu'il conservait constamment avec lui lorsqu'il voyageait seul. Une veille amie qu'il avait oublié depuis qu'il s'était mis à voyager avec ces autres lions. Il s'était allé au confort d'une meute et avait oublié la règle la plus basique de la survie qu'on lui avait enseigné : toujours être sur ses gardes car un voyageur est seul face au monde.
Fixant Nihahsah d'un air neutre, il l'écouta simplement avant de se mettre à lui répondre de sa voix blanche. Après tout, il n'avait rien à cacher, hormis cette boule de malaise qui grandissait en son sein. Il avait l'impression qu'il était un indésirable, un paria et il ne comprenait pas pourquoi. Et ça lui faisait terriblement mal surtout venant de lions qu'il avait considéré comme des êtres de confiance.

- Non, je n'ai jamais entendu ce nom.

Prenant une grande inspiration, il soupira sans s'en cacher. Il avait l'impression d'étouffer. Comme si ces questions mielleuses étaient en train de se resserrer vicieusement autour de sa gorge. Si l'approche était différente, l'adolescent ne pouvait se retirer de l'esprit l'impression que la lionne était tout aussi sur ses gardes et prêtes à jouer des griffes que son compagnon brun.

- Lorsque j'ai entendu le rugissement, j'ai voulu savoir d'où ça venait et qui l'avait poussé. J'ai donc essayé de suivre son écho mais je n'ai rien trouvé et je suis revenu.

Il marqua une pose. Il n'avait rien à rajouter et il n'y avait rien à rajouter. Il était sincère, il l'avait toujours été. Aussi le violent retour de veste de Thulrur était d'autant plus difficile et inexplicable pour lui à comprendre. En plus de ça, au fond de lui, quelque chose lui disait qu'il ne serait pas cru, que d'autres questions viendraient et que, peut-être, il éveillerait à son tour l'animosité de la lionne. Il n'avait pas envie de ça, il n'avait pas envie que ça dégénère.
Alors il baissa simplement le museau, fixant le sol de son air vide qui avait succéder à son air penaud. S'il ne bougeait pas, ses réflexions en revanche se bousculaient dans sa tête.
Que devrait-il faire ?
Que pouvait-il faire ?
Retournant le problème dans tout les sens, une seule réponse se mit à s'imposer de plus en plus dans son esprit : il fallait partir. Il n'allait pas rester en compagnie de lions lunatiques qui pouvaient devenir une menace pour lui.
Et là, il se rendit compte qu'il avait le même raisonnement qu'il avait eut chez les M'safara. Cette constatation fit naitre en lui une vague de profonde tristesse. Il s'était attaché aux Uamuzi et il n'avait jamais voulu que ça se finisse ainsi. Il avait eut envie de continuer à leurs côtés. Mais là, c'était comme si quelque chose venait de se briser. Quelque chose qu'il serait sans doute, pour le moment, impossible à réparer.
A sa grande surprise, son esprit se mit à penser à Cerys. Il se demanda où elle était et si elle allait bien. Il l'espérait vraiment. Et il se sentait un peu mal de penser à partir sans rien dire. Après tout, il la considérait comme une amie, même s'il ne l'avait jamais vraiment dit de vive voix. Soupirant de nouveau, Theluji releva finalement la tête. Sur ses traits, on pouvait voir un air neutre et résigné qui contrastait avec ses traits d'enfants qui commençaient à s'effacer doucement sous l'action du temps.

Se relevant, il posa un regard profondément triste sur Thulrur et Nihahsah. Un sourire malheureux naquit sur ses lèvres et il reprit simplement la parole, d'un ton posé et calme, résigné.

- Je vais vous laisser. Je ne peux pas rester, pas après "ça"... De toutes façons, il est temps pour moi d'entreprendre mon voyage du retour.

Sans rien dire de plus, il tourna les talons, se dirigeant vers le couvert de la forêt, ravalant avec grande difficulté le sanglot qui lui serrait la gorge.
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Thulrur
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Thulrur
Sam 6 Juin - 14:26
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Nihahsah essayait de parlementer avec le jeunot, de le réconforter et de le comprendre; mais visiblement en vain. Thulrur, lui, restait dans son coin à écouter ce qui se disait, tournant toujours le dos au duo, comme pour témoigner de son désintérêt; et si Theluji décidait de partir, alors qu'il parte ! Il n'avait rien à faire à Nchi : depuis le début, il n'était venu que pour se dégourdir les pattes et attendre l'heure de rentrer chez lui. Ce moment était à présent venu et les Uamuzi l'avaient toujours su; ainsi, ils n'avaient aucune raison de le retenir. Il était grand temps pour Theluji de quitter Nchi et de retrouver sa famille et son clan des plateaux, si tant est qu'il disait la vérité...

Thulrur gardait donc le silence mais n'en pensait pas moins. Il avait beau avoir eu comme premier réflexe de chasser Theluji, il était à présent choqué de son manque d'empathie et de considération. Nihahsah prenait sur elle pour s'occuper de lui; et lui, il ne faisait que penser à son pauvre petit derrière de pauvre petit Shehe. Ne voyait-il pas leurs blessures ? Leurs visages tuméfiés ? Leur faiblesse globale, eux qui venaient à peine de sortir d'un coma de plusieurs heures ? En avait-il si peu à faire ? Décidément, Theluji n'avait pas sa place avec un quelconque groupe de voyageurs – il ne faisait qu'attirer des ennuis à tout le monde en ne pensant qu'à lui-même. Un vrai petit ado égoïste.
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Nihahsah
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Nihahsah
Sam 6 Juin - 15:44
Pas le vide, je vous en prie.

Elle avait déjà vu ce regard-là, Nihahsah. Elle l’avait croisé à la surface d’un cours d’eau, il y avait de cela des années ; il lui avait semblé voir une inconnue abîmée, un peu cassée, dans l’ondée.
À l’époque du crime.
Elle avait déjà aperçu ces ombres-là, Nihahsah ; il s’agissait alors de ses propres yeux mais aussi de ceux d’une Étrangère qui rêvait de se sauver vers l’Ailleurs, de fuir loin du Paradis que l’un de ses meilleurs amis avait changé au point d’en faire un Enfer.
C’est la lumière sans éclat de la trahison.

Ils avaient fait ça. Ils l’avaient blessé suffisamment pour que son faciès d’ange perde sa couleur chaleureuse. Ils l’avaient heurté si fort qu’il espérait le même Ailleurs évanescent que la Nihahsah du siècle précédent. Elle ouvrit la bouche pour lui demander de ne pas les abandonner. Elle essaya, vraiment. Ses lèvres formèrent une supplique silencieuse mais ses cordes vocales ne laissèrent rien échapper. Aucun bruit, même pas un gémissement. L’air peina à glisser le long de sa trachée jusqu’à ses poumons. Le bourdonnement reprit de plus belle, l’assourdissant presque ; cela n’empêcha pourtant pas les mouvements feutrés de l’enfant de lui trouer les tympans. Il s’éloignait. Il la quittait. Elle retint un cri déchiré mais ses lèvres s’écartèrent quand même pour exhaler quelque chose de douloureux qui ne résonna jamais dans le bois. Elle se recroquevilla en rentrant la tête dans les épaules. Elle avait très envie de disparaître, au moment présent. Elle ne savait plus vraiment où aller, ni même s’ils avaient encore une maison où rentrer, maintenant qu’au moins deux des leurs les avaient laissé — de gré ou de force.

Elle s’accorda une poignée de minutes pour se reprendre. Elle avait besoin de rassembler les débris de son âme, à nouveau éparpillés aux quatre vents. Elle se haïssait d’être si fragile, Nihahsah. Elle avait l’impression d’être un oisillon ballotté par l’ouragan. Sauf que l’ouragan, lui, au moins, n’avait pas réellement à cœur de tuer. Il le faisait seulement parce que c’était ce pour quoi il avait été conçu ; les lions, eux, avaient appris à faire autre chose, à évoluer. À se dissocier — au moins un peu — de la mission de prédateur qu’il leur avait été confiée. Elle se mordit la langue jusqu’à ce que le goût terreux du sang envahisse ses pensées. Pourquoi faut-il qu’ils nous prennent tout, eux qui ont sûrement déjà tant ? qu’elle demanda aux arbres qui les entouraient. Elle avait tout perdu. À moins que…
Elle lança un regard dans son sillage. Peut-être pas tout. Les choses ne seraient plus jamais pareilles, oui, mais ils pouvaient encore espérer les faire avancer. Pour le mieux. Elle inspira profondément, comptant sur la fraîcheur de l’air pour lui remettre les idées en place. Elle se redressa complètement pour rejoindre son ami à la dérive. Nihahsah devait s’accrocher. Elle devait y croire pour deux. Pour eux.

Elle l’observa, Nihahsah. Il semblait si loin, coincé dans un monde où la lionne ne savait pas comment rejoindre. Elle n’avait aucune idée du chemin pour arriver jusqu’à la porte. Elle décida de simplement s’asseoir près de lui. Elle était assez proche pour que leurs fourrures se touchent mais pas suffisamment pour exercer une pression sur ses blessures. Elle était incapable de les localiser, ce qui la poussait à se montrer prudente. Ses prunelles suivirent la route sur laquelle Ienzo pouvait avoir disparu. Était-il seulement passé par là ? Elle supposait que les Cidanka avaient continué sur la même voie qu’ils avaient emprunté tous ensemble. Ils n’avaient qu’un bond en avant à faire pour y aller. Je n’ai pas envie de rentrer, avoua Nihahsah. Sa voix tremblait un peu. Elle semblait usée, sans doute plus âgée qu’elle ne l’était réellement. Je voudrais rester dans les environs pour reprendre des forces. Mais je ne peux l’imposer à personne. Surtout pas aux autres. Ils ont, semble-t-il, décidé de fuir le combat. Elle se garda de leur chercher des excuses du genre “Ils ne nous ont sûrement pas entendu” ; s’ils avaient pu percevoir le rugissement d’un Msafara à l’autre bout de la Forêt, les autres membres Uamuzi avaient forcément entendu leurs propres expressions de douleur ou de rage, ou même celle de Godka.

Elle prit une nouvelle goulée d'oxygène salvateur. Sa décision était irrévocable. Ses lèvres s’étirèrent en une ligne sévère et dure. J’annoncerai tout à l’heure que je cède ma place de chef à qui veut la prendre, du moment qu’il jure de ne faire que ce qui est dans l’intérêt d’Uamuzi. Je leur demanderai de partir vers la rivière aperçue par Ienzo, ce sera la dernière chose que je ferai en tant que guide. Et moi, je resterai ici. Je m’enfoncerai peut-être dans la forêt pour demander de l’aide aux entités. Après tout, si ces terres sont les leurs, les Cidanka les ont foulé. Ils ont parlé de démons rôdant ici. Ils en ont sûrement peur. Elle se tut. Elle espérait marchander avec le peuple du bois pour qu’il l’aide à aller récupérer Ienzo. Cela étant, Nihahsah ne pensait pas avoir grand-chose à offrir.
Elle ne lui demanda pas son aide. Elle ne tenait pas à ce qu'il lui offre. Elle avait envie qu'il aille avec les autres, qu'il s'assure qu'ils iraient bien malgré les drames qui venaient de leur tomber dessus sans prévenir ; surtout, Nguvu étant le seul adulte susceptible de prendre le relais — à moins que Thulrur ne le fasse lui-même —, Nihahsah avait besoin qu'un mâle puisse surveiller son comportement vis-à-vis de Cerys. Elle n'avait pas manqué de voir à quel point il était prompt à draguer les lionnes. Elle n'aimait pas l'idée qu'il reste seul avec des jeunes.
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Thulrur
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Sam 6 Juin - 18:39
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Elle était revenue près de lui, et il en fut presque surpris. Il s'était attendu à ce qu'elle suive le jeunot, elle qui était si protectrice et maternelle... mais non. Elle avait décidé de rester près de lui. A moins qu'elle ait remarqué que Theluji avait grandi ? Que, selon les principes de son propre clan, il était bel et bien apte à être seul et presque adulte ? Ou bien... peut-être souhaitait-elle juste rester près de lui... ?

Thulrur sentit son cœur lui serrer douloureusement alors qu'il étouffait du mieux possible cette coupable pensée. Pourtant, Nihahsah ne fit rien pour l'y aider : ses premières paroles sonnèrent, aux oreilles du lion, comme une confession. Comme si elle se confiait à lui, comme si cette épreuve les avait rapprochés... Et, de nouveau, il sentit une vague d'affection le submerger tout entier. Alors, il se rapprocha lentement d'elle, collant doucement son côté au sien; assez doucement pour ne pas qu'ils se fassent mutuellement mal, mais assez fort pour sentir sa chaleur et savoir qu'elle était réellement avec lui.

Il l'écouta attentivement, sans mot dire; mais, alors qu'elle parlait, il avait approché son museau du sien pour l'effleurer tendrement. Presque inconsciemment, Thulrur cherchait à lui offrir du réconfort autant qu'il en cherchait pour lui-même; et le geste ne lui paraissait pas si déplacé. Les Uamuzi avaient toujours été de gros chats prompts à se frotter les uns aux autres et, en ce moment, Thulrur ne demandait pas mieux.

Nous avons bien besoin de reprendre des forces, oui, fit-il doucement quand elle eut fini de parler. Maintenant qu'il savait ce qu'elle comptait faire, l'idée de la laisser seule ne lui effleura même pas l'esprit. Il était soulagé de connaître ses projets et qu'elle les partage avant tout avec lui : il avait l'impression qu'elle lui faisait confiance et que, peut-être, elle soit en train de lui demander silencieusement de l'accompagner. Nous ferons tes petits os sifflants, fit-il en laissant le plus mince des sourires se dessiner sur ses babines. Ce sera toujours un cadeau à leur offrir. C'est sans doute mieux que rien.

Ainsi, en quelques phrases seulement, il se projetait déjà dans le plan de Nihahsah. Elle avait parlé de cette coutume Msafara autrefois et ils avaient tous approuvé – Thulrur pensait toujours que l'idée n'était pas idiote. Et, d'une certaine façon, elle les ramenait à un temps passé, plus heureux, où ils étaient tous unis. Il voulait faire ces petits os. Un pour lui, un pour Nihahsah, quelques-uns pour les entités... et un pour Ienzo. Pour quand ils le retrouveraient. C'était un symbole, une promesse, et Thulrur en avait terriblement besoin.

Nous devrons changer de campement si nous restons ici. Je pense que je pourrais nous trouver un coin sûr du côté du massif rocheux. Quelque part où nous serions introuvables... Il réfléchissait sérieusement, cherchant comment garantir leur sécurité avec tout son savoir de montagnard. Il leur faudrait un QG où se reposer, se cacher, et où revenir lors de leurs recherches de ces entités – car Thulrur doutait qu'ils les trouvent du premier coup. Quant aux Uamuzi, ils ne seraient tout simplement plus – sans eux et Ienzo, il n'y avait plus vraiment de groupe... Nihahsah n'aurait pas à nommer un autre chef, et encore moins si Theluji décidait de rentrer chez lui. Thulrur, en tout cas, savait où était sa place.
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Sam 6 Juin - 20:25
Nihahsah sut que son choix était le bon à la seconde où Thulrur fit un pas symbolique vers elle. Il la caressa, flanc contre flanc, si gentiment qu’il la bouleversa. Elle essaya de se souvenir des personnes qui s’étaient succédées dans sa vie ; chercha — en vain — quelqu’un qui l’avait aimé assez pour prendre les mêmes précautions infinies à son égard ; quelqu’un qui l’avait suffisamment respectée pour la hisser à la tête d’un groupe mais sans jamais la rendre responsable de leurs peines. Quelqu’un qui l’aurait connu, vraiment ; qui l’aurait acceptée avec ses sales manies, son côté mère-poule presque ingérable, sa peur bleue de l’inconnu, son besoin de revenir à l’enfance un soir ou l’autre pour se départir du poids sur ses épaules.
Il n’y avait personne. Personne, sauf Thulrur.

Elle voulut d’abord demeurer parfaitement immobile, comme pour lui crier sans un mot qu’il pouvait pleinement se reposer sur elle ; Nihahsah espérait être assez solide pour ça. Elle qui ne manquait jamais de perdre pied à chaque fois qu’un drame les ébranlait, la voilà qui jouait les héros. Une seconde, puis deux. Enfin, la dame de fer plia bagage, la laissant se pencher vers Thulrur pour répondre doucement à son coup de museau. Le savoir à ses côtés contribuait à reconstruire les fondations de son château de cartes dans lequel les Cidanka avaient shooté. Ils avaient détruit les murs pleins de fissures de sa psychée ; l’abandonnant nue, dépouillée, au milieu de la forêt. Elle reprit d’autant plus courage qu’il s’insinua dans son plan sans lui demander son avis. Elle aurait dû lui en vouloir de prendre de pareilles libertés ; il n’en était rien. Nihahsah était heureuse, à l’intérieur. S’il ne disait rien concernant leurs chances de réussite — que la lionne savait affreusement basses —, il prenait son idée sans la dénigrer. Il ne fit que la préciser, la rendre plus concrète. Si bien que lorsqu’il finit de parler, Nihahsah se sentit sécurisée par l’impression d’avoir quelque chose à faire.

Elle opina doucement du chef pour lui faire comprendre qu’elle acceptait. Son cœur battait fort dans sa cage thoracique. Elle devait lui dire. Aujourd’hui plus que les autres jours, puisqu’il avait perdu quelqu’un qui lui était cher — mais pas pour longtemps, Nihahsah en faisait la promesse. Ils retrouveraient Ienzo. Je suis contente de t’avoir à mes côtés, Thul’. Je sais à quel point Ienzo est important pour toi. Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour vous réunir. Elle leva les yeux vers la cime, priant silencieusement les arbres de bien vouloir les épargner un peu plus longtemps. Elle espérait sincèrement qu’ils leur viendraient en aide. D’une manière ou d’une autre.

— Je dois d’abord parler aux autres. Je ne veux pas partir sans les prévenir du danger qu’ils courent. J’aimerais aussi laisser un indice à Kambi… Tu sais, si jamais Ienzo parvenait à se libérer ; il faut qu’il puisse nous retrouver. Tu veux bien… Elle titilla l’herbe du bout de sa griffe. La peau de ses joues cuisaient alors que l’ancienne Msafara réalisait à quel point son ignorance était gênante. Me dessiner quelque chose qui ressemble à une montagne ? Un truc simple. Je crois que ce sera dur de le graver dans le bois. Elle lui coula un regard timide. Elle n’était même pas certaine qu’il approuverait son idée. Cela étant, si Ienzo revenait, il irait spontanément vers le rivière puisque c’était là qu’ils voulaient se rendre, à la base. Ce serait bête de chercher un ami qui était en fait rentré mais pas au bon endroit ! Ensuite, nous pourrons nous mettre en route.

Elle reprit son enveloppe de silence, s’emmitouflant dedans comme s’il s’agissait des bras d’un ami. Elle effleura le cou de Thulrur de son museau, puis son épaule. Elle respira son odeur. Aussi mesquin que cela puisse être, Nihahsah jubilait à l’idée de passer du temps seule avec lui. Elle avait parlé de le kidnapper quelques mois auparavant ; son plan avait l’air de prendre forme. Elle se sentit coupable, d’ailleurs. Mais s’il venait avec elle, c’est qu’il ne tenait pas plus qu’elle à reprendre leur vie d’errance groupée ? Peut-être qu’ils n’étaient que des vagabonds, au final. Ça lui conviendrait, à elle. Nihahsah irait où il voudrait. Même s’il lui demandait de l’accompagner là d’où il était impossible de repartir, sauf lorsque l’on était un ange. Elle eut un sourire doux, un croissant ni joyeux ni amer, celui qui rappelait simplement que Nihahsah savait aussi se satisfaire d’être seulement en vie.
Cela étant, une drôle de pensées lui frôla l’esprit. Elle la formula à voix haute sans y penser, sans même le réaliser. C’était devenu si naturel de parler sans craindre les répercussions… Le seul point positif à tout cet Enfer, c’est que je saurai faire des os-chanteurs à mes petits le jour où j’en aurai. Elle laissa échapper un rire dépouillé de la moindre trace de plaisir ; même si… Même si Nihahsah se murmura pour elle-même que ce serait la chose la plus importante qu’elle ferait de sa vie.
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Thulrur
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Sam 6 Juin - 21:19
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Le calme était revenu entre eux deux. Nihahsah apaisait réellement Thulrur, et il se sentait à mille lieues de celui qui avait giflé Theluji. Ils parlaient doucement, construisaient leur plan, s'écoutaient et échangeaient aussi tendrement et sainement que les lions les plus sages et sensés du monde. Rien que cette discussion permettait à Thulrur de se raccrocher à quelque chose de logique; un objectif à suivre, une route qui semblait crédible. Il acquiesça encore doucement aux idées de Nihahsah.

Bien sûr. Je te laisse t'occuper de ça. Lui, il n'avait ni la force ni l'orgueil de se présenter face aux autres Uamuzi et de leur expliquer leur décision. A vrai dire, il se sentait même trop honteux pour ça. Honteux de ne pas avoir pu protéger Ienzo et Nihahsah, et honteux de leur remettre la faute sur eux. Mais c'était ainsi, et il était bien trop tôt pour se remettre en question et s'humilier devant ses congénères. Se connaissaient-ils seulement assez pour ça ? Ces quelques mois passés ensemble avaient-ils à ce point renforcé leurs liens ? Sur l'instant, rien n'était moins sûr...

Je vais faire mon possible pour trouver un moyen de lui laisser un message, en attendant, promit-il avec un sourire fatigué. Il n'était pas sûr de savoir dessiner, et encore moins de pouvoir créer quelque chose de résistant au temps, mais... il pouvait sans doute laisser une autre sorte de message. Ienzo et lui avaient partagé tant de choses; alors il était sûr de trouver un message secret, quelque chose que le lion à crête ne raterait jamais. Mais... si tu as besoin de moi pour leur parler, alors je serai là. En toute honnêteté, il ne savait pas si sa présence était une bonne idée, mais il voulait soutenir Nihahsah du mieux possible.

Le seul point positif à tout cet Enfer, c’est que je saurai faire des os-chanteurs à mes petits le jour où j’en aurai. Son rire amer enserra le cœur de Thulrur dans un étau d'émotions. Oui, elle avait dit que... ces os étaient, à la base, une création des mères pour leurs petits. Il afficha le même genre de sourire aigre-doux que Nihahsah et voulut la réconforter :
Nous les ferons ensemble. Une pause. Puis, la réalisation. E-Enfin, les os-chanteurs, je veux dire !! Il s'était reculé d'un coup, le cœur battant à tout rompre et le visage écarlate sous son pelage marron et beige.
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Nihahsah
Sam 6 Juin - 22:50
Il se plia à ses désirs. Elle l’observa pour s’assurer qu’il ne se forçait pas, mais réalisa qu’il semblait libre de disposer de lui-même ; il avait l’air plus calme, aussi. Rasséréné pendant qu’ils se laissaient aller à redessiner le monde dans la pénombre. Elle se sentit à nouveau privilégiée, à nouveau à sa place sous le ciel chargé de lumières fébriles. Elle hocha simplement le casque, faisant danser les quelques poils sombres de Thulrur contre lesquels son visage reposait. Elle fit rouler ses épaules pour les débarrasser du poids inutile qui s’y accrochait. Elle soupira, les paupières sombrant peu à peu.

Là, le fameux aveu lui échappa. Aveu auquel Thulrur répondit avec candeur, ce qui lui arracha un sourire rêveur. Elle sentit son cœur se réveiller un peu plus à grand renfort de cris ; il ne venait pas réellement de proposer de lui faire des petits, hein ? Elle faillit lâcher un rire. Elle se doutait qu’il ne pensait pas à cela. D’ailleurs, il se dépêcha de dissiper le malentendu en se dérobant comme s’il avait été brûlé. Dans une autre situation, Nihahsah aurait sûrement pris la mouche ; ce soir-là était différent. Elle pouffa d’abord discrètement, puis partit dans un fou-rire qui secoua son corps. Des larmes incontrôlées débordèrent de ses prunelles, se répandant sur ses joues, inondant sa bouche. Elle ne savait pas si elle pleurait de rire face à son air déconfit ou s’il s’agissait plutôt de ses nerfs qui craquaient pour de bon. Sans doute un peu des deux.

Finalement, Nihahsah se calma. Elle essuya son visage mouillé du dos de la mimine, l’ombre d’un sourire absent peint sur les lèvres. Elle se sentit le regarder droit dans les yeux sans savoir si son but était seulement de tourmenter ou s’il y avait une réelle déception planquée derrière. Oh… Les os-chanteurs, hein... En fait, si, Nihahsah savait. Le pincement au cœur parla tout bas pour elle ; il lui fournissait une preuve, s’il en fallait, de l’inclination qui hantait désormais son palpitant. Elle aimait sincèrement Thulrur. Je suis sûre que tu ferais un très bon père.

Nihahsah baissa timidement les yeux au bout d’une poignée de secondes, incapable de se montrer effrontée plus longtemps. Elle esquissa une petite moue un peu gênée, un peu espiègle aussi. Puis, la réalité la frappa de nouveau. L’heure était venue. On devrait s’y mettre. Plus tôt on aura commencé, plus vite on sera lancé sur la voie.
Oh, seigneur, que Nihahsah avait hâte. Elle n’avait plus qu’une envie : qu’ils se trouvent leur chez-eux pour les prochains mois, puis qu’ils commencent à élaborer des plans foireux pour mettre la patte sur leur ami disparu. Malheureusement, pour cela, la lionne devait d’abord se séparer de Thulrur. Elle lança un regard peu enthousiaste vers Kambi. Elle n’avait vraiment pas envie de rentrer.
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Thulrur
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Dim 7 Juin - 13:00
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Évidemment, Nihahsah se mit à rire. Elle riait et riait encore, et Thulrur sentit sa honte monter d'un cran. N'était-ce pas lui qui lui avait dit, quelques temps plus tôt, qu'il ne parlait jamais légèrement ? Mais quel idiot ! Pourtant, alors même qu'il se sentait si embarrassé, le rire de Nihahsah avait le double effet de l'apaiser. Il le rassurait, lui faisait voir que, peut-être, tout n'était pas complètement noir – qu'il avait encore quelque chose auquel se raccrocher et que la vie continuait malgré tout. Qu'il n'avait pas tout perdu et que même dans cette situation, même alors qu'ils entraient dans une période de deuil, ils avaient encore le droit de rire. Ils n'avaient pas à se sentir coupables pour ça; ils en avaient besoin pour garder un minimum de santé mentale.

Alors, Thulrur oublia peu à peu sa pudeur pour laisser un sourire gêné étirer ses babines. Qu'elle se moque donc de lui ! Il le méritait bien !
Oh… Les os-chanteurs, hein... La diablesse en profitait pour le taquiner, en plus ! Il lui lança un regard en coin, faussement courroucé. Je suis sûre que tu ferais un très bon père. Mais après de tels mots, difficile de rester espiègle bien longtemps ! Il sentit son cœur recommencer à galoper et une boule se coincer dans sa gorge. Non, il ne pouvait pas y penser, il n'avait pas le droit de ne serait-ce qu'imaginer être père aux côtés de Nihahsah.

On devrait s’y mettre. Il faillit s'étouffer de plus belle. Plus tôt on aura commencé, plus vite on sera lancé sur la voie. Il la fixa un moment, le souffle coupé, avant de voir qu'elle avait repris son sérieux et de réussir à faire fonctionner ses méninges. Oh... elle parlait de leur plan... évidemment ! Il se racla la gorge en un « hr-hrmm » mal assumé avant de, à son tour, redescendre sur terre.
Ça va aller. Il voyait bien qu'elle hésitait. Et il comprenait sans mal : lui, il ne pouvait même pas s'imaginer aller s'expliquer avec le reste du groupe. Il s'en voulait de lui mettre cette épreuve sur le dos, mais sans doute était-elle plus douée pour la diplomatie que lui... d'où son idée de vouloir parlementer avec les forestiers, qu'ils soient réellement démons ou non. Courage. Je sais que tu n'en manques pas, lui murmura-t-il en lui effleurant encore une fois le museau – parce que malgré tout, il ne pouvait pas s'empêcher de lui témoigner ces petites marques d'affection. Je vais faire ce message pour Ienzo, et je t'attendrai ici, lui promit-il encore. Ensuite, ils n'auraient plus qu'à partir pour le massif...
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Lun 8 Juin - 12:38
Ses yeux errèrent un moment sur la végétation. Tout était si calme, à des lieues du combat qui avait dérangé la paix précaire du bois. Elle retint son souffle quelques secondes ; l’ancienne Msafara ne savait pas à quoi s’attendre. Elle se doutait que Theluji ne serait pas au camp… mais les autres ? Ils n’étaient pas venus les aider, après tout. Ils n’étaient peut-être même pas dans les environs proches de Kambi. Beaucoup se seraient enfuis, poussés dans la direction opposée au danger. Elle ne pouvait pas écarter tout à fait l’hypothèse qu’il n’y aurait personne pour l’accueillir au camp.
Thulrur la rassura cependant. Ils étaient tous deux conscients qu’il fallait au moins finir cela ; ils ne pouvaient pas partir comme deux voleurs après ce qu’Uamuzi avait vécu. Elle soupira, opina du chef pour seule réponse à ses encouragements, puis s’étira langoureusement pour se donner la force, l’élan d’y aller. Elle se releva, frotta son front en-dessous de l’oreille du mâle à la crinière de flamme, avant de s’éloigner d’un pas traînant vers Kambi. Elle prit une profonde inspiration, et disparut.
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