Il était de nouveau en forme, le Mu'Awiya. Mais cela ne voulait pas dire que les problèmes étaient finit pour lui. S'il ne se sentait plus dépérir, il restait faible, malade. Tous ses symptômes envolés lui avaient laisser une fatigue insondable et il se sentait encore capable de rien.

Malheureusement, il était le leader de son clan, il était le lion qui devait guider ces nomades sans foyer et depuis peu, il avait remarquer l'absence de proie. Comme il l'avait prédit en en parlant à Héka, les proies avaient été épuisées, ils étaient trop voraces.
Il fallait bouger, avancer, c'était impératif.

Poussant un rugissement depuis le centre du camp, il appela les membres des Msafaras à le rejoindre. La mine contrite, comme honteux, il attendit que tous les lions de son clan se rassemblent autours de lui. Baissant les oreilles, adoptant une attitude repentante, il prit la parole :

« Mes amis... Je dois vous présenter mes excuses... » Il s'avança. « J'ai été faibles, ces derniers jours. Malade et trop fier pour oser vous en parler clairement. Mon orgueil... Mon orgueil a faillit nous conduire à notre perte. J'ai usé d'une stratégie dangereuse pour nous mener ici, exposant Milo et moi-même aux serpents pour préserver nos jeunes. Le résultat est que nous avons tous les deux faillit mourir. Je nous ai conduit sur une terre salvatrice, riche en proie et nous l'avons épuisée à force de rester. » Il grimaça, détourna le regard, comme s'il retenait ses larmes de crocodiles. « Et pourquoi ?... Pour Milo, pour moi. Mes décisions nous ont entraîner dans cet état de famine et j'en assume l'entière responsabilité... »

Il se redressa de toute sa hauteur dans un geste brusque, mais lent. Il toisa chacun de ses membres, comme à son habitude.

« Nous avions un rêve, nous-tous, ici ! Nous rêvions d'une terre, d'un endroit où nous serions chez nous. Nous sommes tous des sans territoire, notre passé nous hante et notre avenir nous terrifie. Vous êtes libres, mes amis, libres de considérer que je ne suis plus assez fort pour vous porter tous jusqu'à ce lieu dont nous rêvons... Mais pour ceux qui, comme moi, rêvent encore, je vous promet, je le jure sur ma vie, je trouverais ce territoire, je le trouverais pour vous... »

Il fronça les sourcils, le regard brûlant de détermination. Mais il n'en avait pas finit. Il avait dit l'essentiel, mais il avait également des lionnes à remercier, des mesures à prendre. Alors, il poursuivit après une courte pause :

« Je tenais également à remercier personnellement les lionnes qui m'ont permis de vivre encore un peu. Elles ont traverser la forêt pour trouver un remède pour Milo et moi, elles ont risqués leurs deux vies pour sauver les notres. Héka, Kosa, avancez-vous. Aujourd'hui, ce n'est pas Milo, ni moi, ni même ma famille qui vous sont reconaissant, ce sont tous les Msafaras. Mon coeur se gonfle de joie et de ferté en voyant à quel point nous sommes forts avec vous, à quel point vous êtes fidèles et loyales envers nous. » Il marqua une pause, s'avança vers elles. « Merci. »

Et comme si de rien était le gentil et délicat petit Naifu était venu au rassemblement de son pas gracile et aérien et le sourire aux lèvres. Qu'il était mignon et adorable ce petit Naifu, toujours là aussi fragile qu'une petite poupée de chiffon prêt à affronter le monde cruel de Nchi. Et quelle joie surtout d'entendre que le chef allait mieux après cette longue période difficile: Ils allaient enfin pouvoir se déplacer et espérer manger autre chose que ces pauvres proies maigres...

Pourvu que Mu'Awiya ait cru à une hallucination lors de leur altercation. C'était bien ce que c'était après tout, une illusion, puisque Naifu n'était rien de plus qu'un adorable petit ange si fragile et si délicat.

Lengo siestait lorsqu’il entendit le rugissement fatigué de Mu’Awiya. Il redressa l’échine et, d’un pas lent pour économiser ses forces au mieux, s’approcha du meneur. Le discours que tint ensuite ce dernier lui parut particulièrement humble, comme toujours. Mais Lengo le savait, Mu’ brossait les pauvres Héka et Kosa dans le sens du poil simplement parce qu’elles avaient été de bons petits pantins à son service ; braves disciples toujours là pour réparer les conneries impulsives de leur gourou tout puissant. “Pauvres enfants.” Notre ex-conseiller savait que l’amabilité de du tyran n’était qu’une façade de courte durée. Et il espérait bien ne pas être le seul ici à avoir envie que la situation évolue enfin. Alors Lengo prit la parole lorsque le mâle eut fini :

- Nous sommes déjà bien trop affaiblis pour attendre plus longtemps. Plus rien ne nous retient ici, maintenant. son “maintenant” se voulait extrêmement accusateur. Il laissa un instant sa phrase en suspens, donnant ainsi le temps à Mu’ de comprendre où il voulait en venir, avant de reprendre : Quand partons-nous ? finit-il par demander, son regard toujours planté dans celui du chef.

À bas ses foutus monologues enjôleurs. Lengo était bref, concis, et il savait ce qu’il voulait : mettre Mu’ sur le fait accomplis. Qu’il dévoile enfin ses plans. Du moins, s’il en avait. Car il trouvait ce tyran aux belles paroles indigne de proclamer haut et fort de telles aspirations d’idyle au vu du comportement qu’il avait eu depuis le début de leur périple. Indigne de porter leurs couleurs, tout simplement.

Son discours avait pour unique but de faire miroiter le petit groupe, déjà bien trop affaibli pour ne serait-ce que s’opposer à ces idéaux. Car, en effet, tous autant qu’ils étaient souhaitaient trouver cet Eldorado ; une terre promise. Mais Lengo était convaincu que ce n’était pas en suivant ce pseudo meneur de pacotille qui les avaient laisser crever à petit feu dans ces landes arides par pur égoïsme qu’ils allaient l’atteindre. S’il ne mourait pas maintenant à cause du venin de ce serpent, il mourrait lors de leur prochain voyage, entraînant inévitablement chaque membre du groupe dans sa chute. Petit à petit.

Le brun ne voulait pas voir s’éteindre à jamais la noble lignée Msafara. Il ne laisserait pas Mu’ les amener vers une mort certaine une énième fois.

Muuji se joignit, avec ses parents, aux autres Msafara en entendant le rugissement de son cousin. Ses pattes d'adolescents lui semblaient difficiles à manier et cette nouvelle vue de haut le déstabilisait. Certes il n'avait pas grandi du jour au lendemain, mais cette poussée de croissance soudaine l'avait pris au dépourvue. Il s'assit avec les autres après s'être étiré le dos.

Ainsi le remède qu’avaient apportés Kosa et Héka avait fonctionné ! Muuji regarda la lionne qui l’avait sauvé des flammes, il y a bien longtemps, s’approcher de leur meneur. Il souriait de toutes ses dents.

Lengo semblait lui, trop impatient pour admirer le travail fait par leurs camardes. Il s’empressait de demander quelle était leur futur destination. C’est vrai ça, où allaient-ils aller ? Comme tous les autres, Muuji sentait son estomac se serrer de plus en plus à cause du manque de nourriture. Il observait Mu’Awiya, attendant lui aussi une réponse.

Alors que le mâle vit ses compagnons s'approcher de lui, venir l'écouter clamer haut et fort son discours, il remarqua parmi la foule le petit Naifu. Un sourire déforma légèrement ses babines, quelque chose comme de la tranquillité narquoise. Il avait déjà une idée, un plan pour lui.

Dès qu'il eut finit, Kosa et Héka s'avancèrent, mal à l'aise. Il sentait cette timidité mal camouflée chez Héka et cette crainte du regard chez Kosa. Il comprenait, après tout, tous les lions n'étaient pas fait pour briller. Tous n'étaient pas Mu'Awiya.

« Ce n'est rien, nous avons juste fait ce qu'il devait être fait pour le bien de tous..
-Rien n'aurait été possible sans l'aide d'Am'ma. Héka a su parfaitement la convaincre de nous aider. » Et le mâle hocha la tête à ces paroles, s'approchant d'elle pour venir coller son front au leurs dans une étreinte pudique de remerciement. Puis il recula, il n'avait rien à ajouter à leur sujet.

Il lui restait une ou deux choses à éclaircir. Il ouvrit la gueule, près à proclamer son plan pour bouger enfin de la Lande appauvrie par leur présence lorsqu'un lion le devança de vitesse.

« Nous sommes déjà bien trop affaiblis pour attendre plus longtemps. Plus rien ne nous retient ici, maintenant. » Mu'Awiya posa ses yeux sur un mâle à la crinière terriblement imposante mais au corps bien trop svelte pour espérer faire peur au mâle alpha. Il fronça cependant les sourcils, perdant son sourire. « Quand partons-nous ? »

Lengo. Mu'Awiya le connaissait, principalement parce qu'il le haïssait. Il osait porter cette foutue boule d'argile qu'on lui avait refuser comme si son rang avait encore de l'importance. Mais lui, lui, il était le chef, le meneur, le Roi des Msafara, à présent. Personne ne pouvait le remettre en cause, personne ne pouvait l'affronter.

Il garda cependant son calme, en dépit de la haine qui le rongeait. Une expression sérieuse reprit place sur son visage alors qu'il redressa le buste.

« Nous partirons dans la journée. » Annonça-t-il sans plus de cérémonie. « Le temps presse beaucoup trop pour tenter d'explorer. Nous nous dirigerons vers la forêt, c'est un territoire qui me semble plus familier que les montagnes et deux d'entre nous y sont déjà aller... » Il s'avança vers les membres de sa troupe, sans un regard pour Lengo ou Naifu. « Cependant, partir ainsi est risqué. Aussi, je vous propose de désigner des éclaireurs pour rester à l'avant de la troupe et prévenir du danger... Ce serait un rôle risquer, c'est pour cela que je forcerais personne à le prendre. »

Mu'Awiya n'avait pas finit de proclamer ce genre de réforme, mais il devait y aller petit à petit pour ne pas recréer la débâcle qui avait aboutit à la création des Uamazi.

Lengo arqua un sourcil. Mu' venait-il réellement de prendre une décision correcte, pour une fois ? Notre ex-conseiller souffla du nez, comme pour approuver, puis reprit la parole sans attendre :

- J'irai.

Au vu de son passé, Lengo était probablement l'un des lions les plus aptes ici à mener à bien ce type de mission et la façon dont Mu'Awayi l'avait proposée l'empêcherait sans doute de refuser le dévouement du brun.

- J'ai l'habitude. surenchérit-il, bien résolu à ne pas laisser passer cette occasion. Il s'assurait ainsi que le pseudo meneur ait la pression des membres du groupes qui connaissaient le passé de l'ex-conseiller et ne pourraient qu'approuver ses dires.

Héka évoqua le peuple de la forêt, ce qui ne rassura pas réellement le jeune Muuji. Mais plusieurs Msafara se portèrent quand même volontaires

Bien que le rôle d’éclaireur intéressait le jeune mâle, la possibilité de devoir voler, ou empiéter sur un territoire ne l’enchantait pas du tout.

Si… S’il y a déjà un… un clan là-bas… On… On devrait chercher ailleurs… Non ? dit-il en s’adressant à Mu’Awiya.

Oui, Muuji avait osé prendre la parole, timidement. Il était un adolescent désormais, il avait grandi et sa crinière commençait à pousser. Ils feraient bientôt partie des grandes personnes alors, il avait le droit de donner son avis… Non ?

Lengo opina du chef lorsque Kosa prit elle aussi la parole : la constitution étrangement robuste de la lionne au pelage sablé serait un atout d'envergure pour servir ses pairs durant la mission. Notamment pour la chasse. Lengo ne serait largement pas en état de réussir à chasser seul à cause de la malnutrition. Il était vieux, affaiblit. Il savait gérer sa fatigue, économiser ses forces, se défendre si besoin, mais pas traquer ni attraper une proie sans aide.

"Hmpf." soufflèrent les naseaux de Lengo lorsque Mu'Awiya finit par se ranger du côté des deux craintifs. Certes, ils avaient raison, le groupe ne pouvait se permettre de perdre cette bonne entente avec ce clan de la forêt. Mais peut-être auraient-ils pu les aiguiller sur une destination plus sûre et prospère.

- Nous approcher de la forêt ne signifierait pas prendre leur territoire. Au vu de nos relations cordiales, nous pourrions leur demander conseil sur notre future destination. dit-il, s'adressant aux parentés du pseudo chef. Aller les voir avant de nous mettre en route nous assurerait une certaine sécurité. N'oublions pas que ce sont probablement des natifs. Ils connaissent certainement ces terres mieux que quiconque. Du moins, bien mieux que nous. insista-t-il.

Faire ce détour fatiguerait le groupe, c'était évident. Mais Lengo s'imaginait que si ces natifs les avaient aidés une fois, ils pourraient bien leur rendre un second service. Il espérait que la détresse du groupe leur permettrait de négocier un certain échange de bons procédés… Mais il fallait déjà que les autres se rallient à son avis.

« Nous approcher de la forêt ne signifierait pas prendre leur territoire. Au vu de nos relations cordiales, nous pourrions leur demander conseil sur notre future destination. Aller les voir avant de nous mettre en route nous assurerait une certaine sécurité. N'oublions pas que ce sont probablement des natifs. Ils connaissent certainement ces terres mieux que quiconque. Du moins, bien mieux que nous. » Osa encore une fois dire Lengo. Mu'Awiya ne le haïssait pas, mais plus le vieux lion parlait, plus le mâle tendait à vouloir lui ouvrir la gorge. Il n'aimait pas les objections, n'aimait pas foutus conseillers du Roi qui se pensaient encore meilleur que lui.

Il les surclassait en tout point.

Se tournant doucement vers le mâle à la robe brune, il lui offrit un sourire entendu, presque méprisant. Il s'approche de lui à pas lents, tranquilles.

« Bien sûr, bien sûr... Une relation cordiale, dis-tu ? " Il fixait Lengo et sans regarder la lionne sable, il l’interpella : « Héka ! Dis moi, ces lions... Que savons-nous d'eux ? Sont-ils nos amis ? Nos alliés ? Avons-nous l'assurance que si nous pénétrons de nouveau dans leur forêt ils ne nous feront rien ?... » Il attendit ses réponses, calme.

Le mâle écouta chacun de ses confrères avec un calme absolu. Il entendait bien l'avis de tous et comprenait leur appréhension. Mais visiblement, aucun d'eux n'avait réussi à mettre la patte sur l'idée qui s'était dessinée dans son cerveau. Sauf peut-être Kosa : sans forcément s'en rendre compte, elle avait totalement décrit le plan de l'ex-conseiller. Il ne comptait pas s'introduire dans la forêt, loin de là. Il reprit alors la parole pour soutenir les propos de la lionne sablée et mieux s'expliquer :

- Je sais à quel point vous redoutez notre avenir proche. Je suis moi aussi dans votre cas. Mais prenez un peu de temps pour réfléchir à la question : leur aide nous serait extrêmement précieuse. Nous ne mettrions pas les pattes sur leur territoire, nous ne sommes pas fous. Mais Kosa a vu juste ; si nous ne pouvons et ne voulons pas entrer en leurs terres, il nous suffira de les interpeller à distance raisonnable. Son regard glissa jusqu'à la femelle en question le temps d'un instant. Il souhaitait lui montrer que sa participation avait été amplement prise en compte et qu'il lui était très reconnaissant de son soutiens. Elle avait su garder la tête froide. Il lui adressa un respectueux hochement de tête avant de pivoter cette dernière en direction de la soeur du pseudo meneur et sa voix trahit un élan de nostalgie douloureuse lorsqu'il enchaîna.

- Nous ne retrouverons jamais un territoire semblable à Yetupeponi car nous savons tous qu'aucune cambrousse au monde ne pourrait égaler l'incommensurable paix dont nous profitions jadis. Mais nous pouvons espérer mieux qu'une terre dont nous ne connaissons rien et qui, au vu de sa situation géographique, risque d'être bien plus inhospitalière qu'abondante.

Ses yeux balayèrent les autres membres un instant, cherchant un quelconque hochement approbateur. Il n'adressa pas un regard à Mu'Awiya.
- Cela ne nous coûte rien d'essayer, si ce n'est un léger détour et une possible chance d'accéder à un territoire plus luxuriant qu'incertain. Il marqua une brève pause, réfléchissant à la possibilité qu'ils ne réussissent à rien tirer de ces forêstiers. Et nous repartirions en direction de la montagne, comme convenu, si d'aventure ils venaient à ne pas nous apporter une quelconque aide. finit-il enfin, sa tête se tournant finalement humblement vers Mu'.

L'idée du tyran n'était pas mauvaise, en soi. Et s'il s'avérait que Lengo avait fait l'erreur de croire en l'hospitalité des natifs -si tant est que le groupe accepte de faire le détour-, il voulait montrer de par cette ultime phrase qu'il accepterait de suivre le brun sans aucun rechignement. Du moins, pour cette fois.

Il avait écouter chaque paroles de chacun des membres présents. Il avait entendu Kosa, reçu le soutient d'Héka et Esi et surtout, il avait été ignoré par Lengo. Il l'observait depuis le début, chacune de ses expressions, chacun de ses regards qui ne se posèrent sur lui qu'au dernier moment. Il comprenait sans mal à quel point ce dernier ne le voyait pas comme un meneur légitime, mais pour une fois, il préféra ne pas y penser.

Que ce soit Esi ou Heka, elles partageaient ses craintes... Et Kosa, elle, ne semblait pas vouloir s'opposer à lui. Aussi, entendant bien que l'idée de l'ex-conseiller et de la sablée n'était pas si mauvaise, il se devait de savoir se montrer faussement humble.
Un sourire apparu sur son visage, tranquille, alors qu'il hocha la tête en direction de Lengo. Puis il se glissa devant lui, faisant face aux lionnes.

« Cette idée est peut-être risquée, mais elle est plus sûre que d'entrer stupidement dans une forêt dont nous ignorons tout... Ces lions veulent la tranquillité, peut-être qu'ils prendront nos demandes comme un irrespect flagrant de leurs quelques volontés. » Il marqua une pause, soupira. « Mais en longeant la forêt, nous ne risquons rien de plus qu'en restant ici alors... Soit. Nous prendrons la route des montagnes en marchant à la lisière. J'essaierais d'ouvrir le contact avec ces natifs, Kosa et Lengo, eux, se chargeront d'aller à l'avant de la troupe pour nous prévenir des éventuels dangers. »

Il attendit de voir si, tout de même, des objections allaient être formulées. Il n'oubliait pas non plus la présence des brumeux, mais selon lui, il valait mieux ne pas en parler. Après tout, le brouillard n'était pas levé, par ici.